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Trouver des contenus en OA chez Taylor & Francis

ChosenLogo_V02Taylor & Francis est un éditeur pluridisciplinaire anglais, racheté par le groupe Informa il y a quelques années. Son portefeuille comporte plus de 160 revues en open access gold ; l’éditeur propose également un option hybride, Open Select, disponible pour 2500 revues. Pas de liste des APC par revue, mais un « Article Publishing Charges finder » qui indique le coût des APC pour chaque revue. La partie du site consacrée à l’open access est plutôt claire et détaillée.

En recherche standard comme en recherche avancée, aucune fonctionnalité ne permet de restreindre la recherche aux seuls contenus en open access. Il est possible d’affiner les résultats de recherche avec une option  » Only show content I have full access to« , qui ne limite pas aux contenus en OA, et inclut donc les articles en accès libre proposés à la discrétion de l’éditeur (le fameux « bronze OA« ) ; cette option n’apparaît qu’une fois qu’on a lancé une recherche, elle n’est pas proposée par défaut.

Les résultats indiquent, pour chaque item, leur statut OA ou Free au moyen d’un logo qui figure sur la liste des résultats et sur la notice de l’article. Dans l’onglet @licensing on trouve la mention de copyright ou la licence CC appliquée.

Quand on est sur la page d’une revue, il est possible d’afficher, dans la partie « Explore », sous la table des matières du numéro en cours, une sélection d’articles en OA dans un onglet spécifique, à côté des articles les plus cités et des plus lus.

A noter, T&F dispose d’une filiale dédiée à la publication de mégarevues, Cogent OA, qui propose une variante du modèle APC, le modèle Freedom APC : les auteurs sans financement peuvent définir le montant de l’APC qu’ils sont prêts à verser, moyennant un minimum tout de même. Les autres sont invités à payer l’APC standard de 1350$. Le site dispose de son propre moteur de recherche, indépendant de celui de T&F.

En résumé, une plateforme qui facilite plutôt l’accès aux publications en open access.

 

Trouver des articles en OA chez Wiley

Suite de mes expériences de repérage des revues et articles en libre accès chez les éditeurs traditionnels (commencées avec Elsevier), avec Wiley. L’éditeur propose du « gold OA », avec une collection de revues libellées « Wiley Open Access », et un programme hybride d’articles en libre accès  financés par l’auteur ou son institution, « Online Open ».
Les revues Wiley Open Access (revues « gold »)
Elles disposent d’un site qui leur est propre, qui explique dès la page d’accueil la nature de la collection, met en avant une sélection de titres, et donne accès à des pages d’explications complémentaires spécifiques pour les auteurs, pour les institutions et les financeurs, pour les sociétés savantes et pour les institutions (avec la liste des établissements disposant d’un « compte OA », leur permettant de gérer le financement des articles de leurs chercheurs). On peut facilement accéder à la liste des 28 titres concernés, qui donne pour chaque titre des liens vers une présentation de la revue, vers les instructions aux auteurs, vers la soumission d’un manuscrit, et vers une zone « pricing information » qui peut déconcerter de prime abord : on n’y retrouve pas de tarifs d’abonnements, mais bien le détail des coûts de publication (les fameux Article Publication Charges, APC). Les articles sont intégrés à la plateforme de publication générale de l’éditeur. La rubrique pour les institutions et les financeurs fournit également du matériel de promotion du service (flyers de présentation des fonctionnalités OA, traduits dans 4 langues, bannières et logos, courriel-type), ainsi qu’une liste des bases dans lesquelles les revues en OA sont indexées et la liste des mandats avec lesquels les revues de l’éditeur sont compatibles. La collection « Wiley Open Access » est présente sur les réseaux sociaux (tag open access sur le blog de l’éditeur, compte Twitter, page Facebook dédiée).

Les articles Online Open
Il s’agit du programme d’accès hybride de l’éditeur : pour un certain nombre de titres accessibles sur abonnement (ce nombre varie, selon les pages que j’ai consultées, de 700 à 1200), il est possible aux auteurs de publier leurs articles en OA, en payant des APC, fixés à 3000$ par article, sauf pour les 62 titres ayant des tarifs particuliers. La FAQ en donne la liste, sans faire de lien direct vers la page d’accueil de chaque revue, où l’on est censé trouver l’information : en fait rien n’indique les tarifs, ni sur la page d’accueil, ni dans les pages de la rubrique « For contributors » – il faut aller sur le formulaire de soumission d’article (« Online Open order form« ) et sélectionner la revue pour en connaître le tarif – franchement on a vu plus convivial.

La recherche
Je n’ai trouvé aucun moyen à ce jour d’isoler les articles en OA dans le moteur de recherche de Wiley Online Library. Dans la liste des résultats les articles sont cependant bien labellisés OA (avec un petit cadenas violet), qu’ils proviennent de revues gold ou que ce soit des articles en OA hybride. Même si on a un lien vers des « demandes d’autorisation » (« Permission requests »), un message très clair annonce que le document est sous licence CC-BY-NC et que seuls les usages commerciaux nécessitent une autorisation. On trouve également des articles « Free », avec un logo de couleur différente : ce billet de 2011 du blog de l’éditeur explique ce que l’on trouve derrière cette mention, qui peut accéder aux articles en question et s’il est possible de réutiliser les données.

En résumé : un accès optimal pour le gold, hasardeux pour l’hybride

S’il est plutôt simple de retrouver des contenus en OA publiés dans les revues gold de Wiley (site dédié, moteur de recherche spécifique, grosse présence de la branche OA de l’éditeur sur les réseaux sociaux), ça se complique pour les articles hybrides : on ne peut que tomber dessus au détour d’une recherche, et pas cibler sa recherche sur ce critère.

Et là je m’étonne : comment se fait-il que l’OA hybride soit si mal signalé ? Alors que, comme le montre l’infographie ci-contre, il y aurait eu (en 2014) plus d’articles en OA publiés dans les revues hybrides que dans les revues gold ? Comment peut-on payer aussi cher pour un service aussi minable insuffisant ?

Serait-ce à dire que le chercheur se borne à publier en OA pour satisfaire aux exigences des financeurs, en se préoccupant uniquement du prestige de la revue et en se désintéressant de l’accessibilité réelle de son travail ? Non, je ne pense pas, mais cela montre bien la nécessité d’une sensibilisation des chercheurs à ces problématiques d’accès (au) public, et l’intérêt d’un travail conjoint chercheur-bibliothécaire sur les questions d’open access.

Trouver des articles en OA sur Science Direct

Les éditeurs commerciaux sautent tous peu à peu dans le train de l’Open Access, en proposant aux auteurs de « libérer » leurs articles : moyennant finance (des frais de publication, « article processing charges » ou « APC »), lesdits articles sont accessibles sans abonnement pour tous. Oui, mais comment repérer ces articles ? En effet, la démarche de libération restant individuelle, les articles en open access sont éclatés dans des revues différentes, du coup, difficile de les retrouver, ou de les compter. J’ai donc décidé d’aller voir de plus près ce que les éditeurs nous proposent en matière de signalement des contenus OA, en commençant par Elsevier.

2880787_817eab9dab_mMéthodologie
Je me suis donc adressée via Twitter à Alicia Wise (@wisealic), responsable des problématiques d’accès chez Elsevier (son véritable titre est « director of universal access »), et lui ai demandé comment trouver le nombre d’articles en OA disponibles sur la plateforme Science Direct ; voici ce qu’elle m’a répondu (en plusieurs tweets) :
– Allez sur la recherche avancée de Science Direct, sélectionnez la recherche experte, puis l’onglet ‘revues’
– Entrez dans le champ de saisie la commande “sponsoredaccesstype(unlimited OR delay)” pour obtenir une liste, qui ne sera pas complète
Alicia m’a également informée de l’existence d’une liste des revues proposant des articles en OA, mais pas de décompte d’articles.
J’ai fait comme elle m’a dit pour afficher une liste d’articles en OA, mais malheureusement il semble y avoir un os dans la syntaxe : j’obtiens le message « The field you have entered is not recognized. Check your syntax against the help file and try again. » Oups. Bon, j’ai signalé le problème, j’attends une solution.
La liste « Journals free access » est bien disponible, elle recense 226 titres, répartis selon les catégories suivantes :
– Permanent free access to all issues available (125 revues)
– All available issues until 24/48 months prior to current date (46 revues)
– All issues from (année) until (x) months prior to current date (55 revues)
Je suis allée voir les titres de la 1ère catégorie, les seuls effectivement en Open Access selon les critères du DOAJ (ie aucune période d’embargo n’est acceptée).

Résultats
J’ai examiné 26 titres de la liste (soit 20,8% des 125), et, contre toute attente, je constate que le signalement est loin d’être homogène, alors qu’a priori toutes ces revues sont censées être disponibles en libre accès. Voici ce que j’ai pu observer  :
– la page d’accueil est la même, que la revue soit OA ou pas : rien ne permet de distinguer au premier coup d’oeil que l’accès est libre
– les sommaires : j’ai trouvé bizarre la présence dans 73% des revues examinées, d’un bouton « Purchase » dans l’en-tête de la liste des articles (à côté des fonctionnalités d’export et d’envoi par messagerie, c’est la première chose que l’on voit). Quelle utilité pour des articles en open access ? D’autant que, si on tente d’aller au bout de la manip’, le système nous dit rapidement que l’achat n’est pas possible, puisque l’on a déjà accès aux articles en question.
3493131867_2e2ca1c574_mAutre bonne idée, la mention « open access article » sur chaque article dès le sommaire. La mention n’est cependant pas spécialement mise en valeur, elle apparaît juste après le lien vers les ouvrages de référence, et n’a rien de systématique : à vrai dire je ne l’ai rencontrée que sur 2 titres de mon échantillon (les « bons élèves »).
– la page « A propos » de la revue : sur la présentation détaillée, on trouve dans 70% des cas une indication sur l’accessibilité de la revue, le plus souvent sous la forme d’un bouton « Open Access », mais sans aucun détail complémentaire dans le texte de la présentation. Dans certains cas est évoqué le fait que les articles sont disponibles gratuitement, mais rien n’indique que c’est une démarche volontaire de la part du comité éditorial ou des auteurs (« free pdfs »)
– l’accès aux articles proprement dit : si j’ai pu accéder aux versions pdf dans tous les cas, la version HTML m’a été refusée pour un article sur 5. Souvent c’était pour des proceedings, mais pas toujours, ce serait bien de connaître la raison de cette anomalie. – les articles : pour 65% des articles examinés, je n’ai trouvé aucune mention d’aucune sorte sur le fait que l’article soit disponible parce qu’en open access sur la version HTML, et le pourcentage grimpe à 73% pour la version pdf. Quand cela est signalé, un bouton figure dans le volet de droite de l’article, dans la zone « Applications and tools » ; il est parfois accompagné d’un lien vers la politique d’Elsevier concernant le libre accès (« See our Open Access policy »). Pour certains pdf figure de façon assez visible la mention « this is an open-access article distributed under the terms of the Creative Commons », mais c’est rare. Autre étrangeté, depuis le lien « Permissions and reprints » présent sur la version HTML, un renvoi vers l’outil « LinksRights » de gestion des demandes d’autorisation pour les réutilisations…  (mais ça fera peut-être l’objet d’un autre billet)

En résumé : il est difficile de repérer les revues et les articles en libre accès sur Science Direct
En ce qui concerne mon échantillon en tout cas, ceux-ci ne sont pas mis en valeur pour l’utilisateur lambda, qui se satisfera probablement de pouvoir accéder aux contenus, sans savoir d’où vient cette bonne fortune.
Il me semble cependant qu’il ne devrait pas en aller de même pour les auteurs, qui payent pour la « libération » de leurs articles, et pourraient s’attendre, à juste titre, à ce que cette démarche soit au minimum reconnue, sinon valorisée. Et, derrière les auteurs, leurs institutions et leurs organismes financeurs : les sommes demandées par article ne sont pas triviales, et un établissement peut légitimement espérer en retirer une forme de retour sur investissement, sous forme de « placement de marque » (« cet article vous est offert par l’université de … ») par exemple.
Il est également préoccupant pour les bibliothécaires de ne pas avoir de vue claire sur ces contenus, aussi bien pour des questions de médiation (dans leur rôle de promoteurs de l’OA) de que pour des questions de gestion financière : si ces articles ont déjà été payés par les auteurs ou leurs bailleurs de fonds, ils doivent être exclus des contenus sur abonnement (ce serait dommage de les payer 2 fois…)
Enfin, il paraît surprenant qu’un éditeur avec de tels moyens techniques ne puisse pas harmoniser la présentation et le signalement de ces contenus ; comment peut-il espérer, s’il ne fait pas le nécessaire, attirer davantage d’auteurs vers son modèle hybride ?

[Photos : eversion, hartman045]


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