Archive for the 'Expériences amusantes' Category

Trouver des contenus en OA chez Taylor & Francis

ChosenLogo_V02Taylor & Francis est un éditeur pluridisciplinaire anglais, racheté par le groupe Informa il y a quelques années. Son portefeuille comporte plus de 160 revues en open access gold ; l’éditeur propose également un option hybride, Open Select, disponible pour 2500 revues. Pas de liste des APC par revue, mais un « Article Publishing Charges finder » qui indique le coût des APC pour chaque revue. La partie du site consacrée à l’open access est plutôt claire et détaillée.

En recherche standard comme en recherche avancée, aucune fonctionnalité ne permet de restreindre la recherche aux seuls contenus en open access. Il est possible d’affiner les résultats de recherche avec une option  » Only show content I have full access to« , qui ne limite pas aux contenus en OA, et inclut donc les articles en accès libre proposés à la discrétion de l’éditeur (le fameux « bronze OA« ) ; cette option n’apparaît qu’une fois qu’on a lancé une recherche, elle n’est pas proposée par défaut.

Les résultats indiquent, pour chaque item, leur statut OA ou Free au moyen d’un logo qui figure sur la liste des résultats et sur la notice de l’article. Dans l’onglet @licensing on trouve la mention de copyright ou la licence CC appliquée.

Quand on est sur la page d’une revue, il est possible d’afficher, dans la partie « Explore », sous la table des matières du numéro en cours, une sélection d’articles en OA dans un onglet spécifique, à côté des articles les plus cités et des plus lus.

A noter, T&F dispose d’une filiale dédiée à la publication de mégarevues, Cogent OA, qui propose une variante du modèle APC, le modèle Freedom APC : les auteurs sans financement peuvent définir le montant de l’APC qu’ils sont prêts à verser, moyennant un minimum tout de même. Les autres sont invités à payer l’APC standard de 1350$. Le site dispose de son propre moteur de recherche, indépendant de celui de T&F.

En résumé, une plateforme qui facilite plutôt l’accès aux publications en open access.

 

Faire twitter son AO avec IFTTT

5210463195_2a620dfa4e_zDepuis décembre 2015, HAL AMU twitte les dépôts en texte intégral faits par les chercheurs de mon université sur le portail : l’idée, c’est de promouvoir par un canal supplémentaire les documents en libre accès, en les poussant sur Twitter, qui est de plus en plus fréquenté par les différents acteurs de la recherche.
Je pensais que c’était une pratique courante, mais à la lecture de ce billet du blog du laboratoire Cresson, j’ai réalisé que non, du coup, voici comment j’ai procédé :
– D’abord créer un compte Twitter pour diffuser : prévoir un pseudo pas trop long pour faciliter les re-tweets.
– Ensuite connecter le fil rss des dépôts en texte intégral à twitter avec l’outil magique IFTTT – la recette est simple (une fois qu’on a ouvert un compte sur le service) :

  • On sélectionne le service qui va déclencher l’action : en l’occurrence RSS : à chaque nouvel item ajouté au fil RSS
  • On choisit le service de diffusion : Twitter
  • On définit l’action : Poster un nouveau twitt
  • On précise enfin les éléments qui doivent figurer dans le twitt (« add ingredients »)
    • Le titre de l’item – {{EntryTitle}} – et son URL – {{EntryUrl}}. On peut ajouter du texte, un hashtag par exemple, mais je ne le recommande pas : ça prend des caractères, et même si le système réduit l’url, il faut que le titre du document déposé reste lisible.

Et zou, c’est parti pour de beaux twitts automatiques !

@HAL_AMU ne twitte que les documents déposés en texte intégral, qui sont ceux que nous voulons valoriser ; on pourrait choisir de tout signaler, ou de ne signaler qu’un type de document, ou qu’une ou plusieurs thématiques, il suffit juste de modifier le fil rss d’origine.
Résultat : 99 abonnés au bout de 18 mois d’activité… On va dire qu’il y a une forte marge de progression 🙂 Mais l’évolution du nombre d’abonnés est régulière, et le nombre d’interactions augmente aussi.

J’ai voulu voir si ces tweets avaient un impact sur les scores altmetrics : comme je ne voyais rien de flagrant, j’ai contacté Altmetric pour en savoir plus. Il s’avère que le système fonctionne avec une « liste blanche » de sources validées ; HAL n’y figurant pas, il a été ajouté (et prend désormais en compte toutes les urls en *.archives-ouvertes.fr). J’ai également demandé si les raccourcisseurs d’url avaient un effet : la réponse est non, toutes les urls raccourcies sont « étendues » pour afficher et prendre en compte l’url originale.

Reste maintenant à regarder de plus près les altmetrics des documents ayant été twittés, par exemple en 2016 puisque j’ai une année complète. Pour ce faire, il faut :

  • Vérifier que tous les articles de 2016 déposés en texte intégral ont bien un DOI : grâce à l’équipe très réactive d’OCDHAL, il est désormais possible de repérer avec cet outil les DOI manquants, pour les compléter dans HAL.
  • Réduire le corpus à examiner : ce qui me manque, c’est une requête API pour repérer les documents dans HAL ayant des altmetrics. Pas de bol, HAL ne permet pas de récupérer cette info.
  • Les rentrer dans l’Explorer d’Altmetric, par lots de 50, pour voir leur activité. Cette limite de 50 est basse, j’imagine qu’elle est modifiable quand on prend un abonnement institutionnel.
  • Et après, voir ce que ça donne… Je mets tous ça sur la to-do list de la fin 2017, à suivre !

Entre temps j’ai échangé avec les responsables de Strathprints, l’AO de l’université de Strathclyde, au Royaume-Uni : après 18 mois d’automatisation , ils sont revenus aux twitts manuels, ce qui leur permet d’ajouter des hashtags pertinents, d’être plus retwittés, d’avoir plus de « likes ». Ce travail est partagé entre les membres de l’équipe, les twitts sont faits en bloc et leur diffusion est planifiée sur la semaine. Intéressant : ne sont twittés que les documents complètement accessibles immédiatement, pas ceux sous embargo. Leur démarche est un peu différente de la nôtre (et le volume de dépôts sans doute aussi) : nous nous contentons de « pousser » les dépôts sur ce canal, sans filtre, aux spécialistes ensuite de les lire et de les rediffuser.

Tout cela donne des idées : utiliser les altmetrics pour sélectionner des articles à valoriser localement, faire des comparaisons avec les taux de citation du WoS, trouver un moyen d’intégrer des mot-clés dans les twitts automatiques…

Et vous, quelles sont vos stratégies de promotion de vos AO sur les réseaux sociaux ?

Trouver des articles en OA chez Wiley

Suite de mes expériences de repérage des revues et articles en libre accès chez les éditeurs traditionnels (commencées avec Elsevier), avec Wiley. L’éditeur propose du « gold OA », avec une collection de revues libellées « Wiley Open Access », et un programme hybride d’articles en libre accès  financés par l’auteur ou son institution, « Online Open ».
Les revues Wiley Open Access (revues « gold »)
Elles disposent d’un site qui leur est propre, qui explique dès la page d’accueil la nature de la collection, met en avant une sélection de titres, et donne accès à des pages d’explications complémentaires spécifiques pour les auteurs, pour les institutions et les financeurs, pour les sociétés savantes et pour les institutions (avec la liste des établissements disposant d’un « compte OA », leur permettant de gérer le financement des articles de leurs chercheurs). On peut facilement accéder à la liste des 28 titres concernés, qui donne pour chaque titre des liens vers une présentation de la revue, vers les instructions aux auteurs, vers la soumission d’un manuscrit, et vers une zone « pricing information » qui peut déconcerter de prime abord : on n’y retrouve pas de tarifs d’abonnements, mais bien le détail des coûts de publication (les fameux Article Publication Charges, APC). Les articles sont intégrés à la plateforme de publication générale de l’éditeur. La rubrique pour les institutions et les financeurs fournit également du matériel de promotion du service (flyers de présentation des fonctionnalités OA, traduits dans 4 langues, bannières et logos, courriel-type), ainsi qu’une liste des bases dans lesquelles les revues en OA sont indexées et la liste des mandats avec lesquels les revues de l’éditeur sont compatibles. La collection « Wiley Open Access » est présente sur les réseaux sociaux (tag open access sur le blog de l’éditeur, compte Twitter, page Facebook dédiée).

Les articles Online Open
Il s’agit du programme d’accès hybride de l’éditeur : pour un certain nombre de titres accessibles sur abonnement (ce nombre varie, selon les pages que j’ai consultées, de 700 à 1200), il est possible aux auteurs de publier leurs articles en OA, en payant des APC, fixés à 3000$ par article, sauf pour les 62 titres ayant des tarifs particuliers. La FAQ en donne la liste, sans faire de lien direct vers la page d’accueil de chaque revue, où l’on est censé trouver l’information : en fait rien n’indique les tarifs, ni sur la page d’accueil, ni dans les pages de la rubrique « For contributors » – il faut aller sur le formulaire de soumission d’article (« Online Open order form« ) et sélectionner la revue pour en connaître le tarif – franchement on a vu plus convivial.

La recherche
Je n’ai trouvé aucun moyen à ce jour d’isoler les articles en OA dans le moteur de recherche de Wiley Online Library. Dans la liste des résultats les articles sont cependant bien labellisés OA (avec un petit cadenas violet), qu’ils proviennent de revues gold ou que ce soit des articles en OA hybride. Même si on a un lien vers des « demandes d’autorisation » (« Permission requests »), un message très clair annonce que le document est sous licence CC-BY-NC et que seuls les usages commerciaux nécessitent une autorisation. On trouve également des articles « Free », avec un logo de couleur différente : ce billet de 2011 du blog de l’éditeur explique ce que l’on trouve derrière cette mention, qui peut accéder aux articles en question et s’il est possible de réutiliser les données.

En résumé : un accès optimal pour le gold, hasardeux pour l’hybride

S’il est plutôt simple de retrouver des contenus en OA publiés dans les revues gold de Wiley (site dédié, moteur de recherche spécifique, grosse présence de la branche OA de l’éditeur sur les réseaux sociaux), ça se complique pour les articles hybrides : on ne peut que tomber dessus au détour d’une recherche, et pas cibler sa recherche sur ce critère.

Et là je m’étonne : comment se fait-il que l’OA hybride soit si mal signalé ? Alors que, comme le montre l’infographie ci-contre, il y aurait eu (en 2014) plus d’articles en OA publiés dans les revues hybrides que dans les revues gold ? Comment peut-on payer aussi cher pour un service aussi minable insuffisant ?

Serait-ce à dire que le chercheur se borne à publier en OA pour satisfaire aux exigences des financeurs, en se préoccupant uniquement du prestige de la revue et en se désintéressant de l’accessibilité réelle de son travail ? Non, je ne pense pas, mais cela montre bien la nécessité d’une sensibilisation des chercheurs à ces problématiques d’accès (au) public, et l’intérêt d’un travail conjoint chercheur-bibliothécaire sur les questions d’open access.

Mon 1er MOOC

8424296306_5c76740088_nJe participe, depuis plusieurs semaines maintenant, avec Gaël et Thomas, au mooc sur les bibliothèques intitulé « The hyperlinked library mooc« , mis en place par la San Jose State University. D’une durée totale de 12 semaines, ce mooc a pour objectif de permettre aux participants d’explorer toutes les facettes de la bibliothèque « connectée » : ouverture sur et interactions avec la communauté, transparence et vie privée, expérience utilisateur, outils et services mobiles… Pourquoi avoir choisi ce mooc ? Parce que les thématiques m’intéressent tout en me sortant un peu de mes sujets de prédilection habituels, et aussi parce que je suis fan du travail de Michaël Stephens, le bibliothécaire organisateur principal du mooc, depuis longtemps. S’ajoute à cela le fait d’avoir à rédiger en anglais : un vrai défi que de repasser de la version au thème, de s’exprimer intelligiblement à côté d’anglophones des 4 coins de la planète. Voici un premier retour au bout de 8 semaines.

Comment ça marche ?
Chaque semaine, les organisateurs postent  le cours principal (une vidéo d’une trentaine de minutes), une intervention extérieure (également en vidéo), ainsi que des liens vers les lectures et vidéos recommandées sur la thématique de la semaine. Ce n’est pas une formation diplômante, mais il est possible d’obtenir un certificat de participation sous certaines conditions : rendre au moins 3 des 6 devoirs proposés, participer activement à la formation (chaque participant peut ouvrir son propre blog), contribuer au symposium final.
Un des griefs contre les moocs est que ce serait la fin des enseignants : après en avoir suivi un, je penche pour le contraire. L’organisation, le montage des cours, l’animation de la communauté des participants, tout ça me semble demander pas mal de travail, et cela ne saurait reposer sur une poignée d’enseignants. C’est plutôt d’une évolution de l’enseignement, qui demande une certaine remise en question du métier, qu’il s’agit, amha.
Les 2 organisateurs sont des bibliothécaires, enseignants dans l’école de sciences de l’information et des bibliothèques de l’université, ils assurent les cours et le suivi des participants. Ils s’appuient sur une douzaine d’étudiants (qui suivent un master SIB en présentiel) pour animer les groupes de participants au mooc : une trentaine de participants par animateur, parce que oui, nous sommes un peu moins de 400 !
Techniquement, le système repose sur une plateforme WordPress à laquelle ont été ajoutés des modules pour le partage des activités, la gestion du suivi, les badges. La plupart des vidéos sont diffusées via Panopto, un système qui permet d’afficher simultanément la vidéo, les slides et une transcription.

8573233746_08c7cfc967_nLes points positifs
– La qualité des interventions : Des professionnels de tous horizons, lecture publique comme BU, ayant mené des projets innovants, développé une réflexion sur leurs pratiques, ayant une vision prospective sur leur métier. Ils sont là pour apporter leur expérience, leur pratique, et se montrent très ouverts aux échanges avec les participants.
– L’enthousiasme des organisateurs : On a vraiment l’impression de faire le plus beau métier du monde quand on entend tous les intervenants parler de ce qu’ils font, de comment ils voient les choses ; c’est un réel contraste avec la vision que de nombreux bibliothécaires ont de leur métier ici.
– Les échanges entre participants : Pas évident de suivre tous les blogs des 365 participants, heureusement, les organisateurs mettent en avant des billets intéressants dans les résumés hebdomadaires, libre à chacun ensuite d’aller les commenter ou de rebondir dans un nouveau billet.
– Les badges : Ils sont là pour valider certaines étapes du parcours, mais aussi pour inciter à être actif sur la plateforme – et, par extension, dans sa formation. Et ça marche !

Quelques difficultés rencontrées
– L’investissement en temps : suivre les cours, rédiger des billets, commenter les billets des autres, faire les devoirs, ça demande un minimum d’organisation. Les organisateurs prévoient entre 8 et 10h de travail personnel par semaine, c’est quasiment mission impossible selon les semaines, surtout quand on travaille à temps plein par ailleurs. Le système est cependant suffisamment souple pour permettre de raccrocher les wagons d’une semaine sur l’autre, et les deadlines sont flexibles : l’objectif est vraiment de participer, quel que soit son rythme.
– Le décalage avec la vraie vie : voir ce qui se fait (sans peine) ailleurs, pouvoir discuter d’égal à égal avec des porteurs de projets, lancer des collaborations avec des collègues du bout du monde, c’est, au bas mot, très stimulant. Revenir à son quotidien en BU en France ensuite, c’est quelque peu frustrant.

En conclusion
Je ne me hasarderai pas à généraliser sur l’intérêt – ou pas – des moocs. Je suis très satisfaite de ce mooc là, c’est sûr. Et, forte de cette première expérience positive, je pense que je retenterai l’expérience dans quelques mois, avec un mooc francophone cette fois, et donc sans doute sur un sujet non bibliothéco-centré (parce que ça ne court pas les rues pour le moment, les mooc bibliothéconomiques en français – hello, les urfist, les crfcb ? #jdcjdr). J’essayerai aussi, si possible de trouver un mooc coïncidant avec une période moins chargée au niveau professionnel.
[Photos : sarah_g, audreywaters]

De la difficulté de comptabiliser ses lectures

7172165375_7d44d51163_mDans l’objectif de faire un comparatif de mes lectures (papier et numériques), j’ai voulu, pour chaque support, obtenir une liste des documents lus, pouvoir typer ces documents (livres/articles, documentaire/fiction), le tout organisé dans le temps. Ces opérations, qui semblent simples au premier abord, m’ont néanmoins donné du fil à retordre, comme vous allez le voir.
1) Lectures numériques
Récupérer une liste des documents stockés sur le Kindle de façon (même semi-) automatisée n’est tout simplement pas possible : l’interface de gestion du Kindle sur le site d’Amazon n’offre aucune possibilité d’export des données. Il n’est pas possible non plus d’afficher sur une seule page la liste exhaustive des documents, on est limité à 15 titres par page. La seule solution est ensuite de faire des copier-coller page à page. Pour les livres achetés ou téléchargés chez Amazon, on peut afficher la notice via un lien et, là, enregistrer la référence dans Zotero par exemple. Mais pour les documents achetés ailleurs, ou téléchargés gratuitement, tout ce qu’on a c’est le titre, l’auteur (si on a correctement rentré les données au départ dans Calibre par exemple) et la taille du fichier.
Pour typer les documents, 2 possibilités : soit travailler sur les notices récupérées via Zotero, puis leur adjoindre les mots-clé désirés, soit travailler à partir des copier-coller dans excel. Dans les 2 cas, c’est looooong. J’ai fait le choix de Zotero pour avoir plus de possibilités de traitement des données par la suite (on ne sait jamais, si ce genre d’idée saugrenue devait me reprendre).
La localisation dans le temps se fait facilement, le compte Kindle gardant trace de la date de chargement des fichiers sur la machine.
« Mais, bécasse, pourquoi tu n’as pas juste utilisé ta bibliothèque Calibre pour faire ça ? », me direz-vous. Tout simplement parce que des bibliothèques Calibre, j’en ai partout, sur des ordis perso, pro, à l’enssib, chez des gens… et qu’il n’y a que le Kindle qui centralise tout, finalement.
2) Lectures papier
Ma bibliothèque municipale est équipée d’un SIGB qui permet de conserver son historique de prêt (comme dans Koha), et de l’exporter (pas comme dans Koha), ô joie ! Il n’est cependant pas évident de s’y retrouver dans les formats d’export disponibles : pas de RIS ou de Bibtex (normal c’est une BM me direz-vous), mais de l’Unimarc inutilisable sans un outil spécifique et un format Endnote/Refworks qui ne fonctionne pas (je sais bien que c’est un service qui ne doit pas être très utilisé, mais est-ce une raison pour ne pas au moins vérifier qu’il fonctionne correctement ? Ou alors ne pas le proposer ? Vivement le jour où les bibliothécaires seront réellement utilisateurs de leurs outils… Mais je m’égare). J’ai crû pouvoir faire mon affaire d’un format ‘Procite’, mais en sortie le fichier est inutilisable : les colonnes sont mal formatées, et ça me prendrait plus de temps de reprendre le fichier que de travailler à partir de copier-coller depuis l’affichage écran. Le seul avantage est que dans ce cas, je peux récupérer les dates de prêt-retour, si tant est que ça présente un intérêt.
3) Résultats (forcément) empiriques
Depuis que j’ai une liseuse, mes lectures ont changé, et ce sur les 2 supports :
– Je n’emprunte plus que des ouvrages « périphériques » à mes lectures habituelles (livres de cuisine, livres d’art, mangas, romans graphiques), sur la carte d’un autre membre de la famille – je n’ai pas repris d’abonnement à la bibliothèque : je trouve pratiquement tout ce dont j’ai besoin en ligne et, un certain nombre de mes amis s’étant équipés de liseuses au cours de l’année, j’ai pu commencer à échanger des livres numériques.
– A l’arrivée de la liseuse, je l’ai utilisée surtout comme un prolongement de mon mode de lecture traditionnel : le roman du soir ou du week-end, lu à la maison. Petit à petit j’ai commencé à utiliser les possibilités de stockage de documents personnels du Kindle pour lire des articles, des billets de blog, des rapports, etc. : j’ai pris le réflexe de l’utiliser aussi pour une grande part de mes lectures professionnelles, et en situation de mobilité.
La facilité de chargement des documents (envoi direct par mél) rend l’intégration de l’outil fluide dans mes usages, et l’utilisation hors ligne permet une lecture approfondie que je ne retrouve pas ailleurs (je n’arrive définitivement pas à lire sur tablette). Au final je lis au moins autant – sinon plus qu’avant.
Ce qu’il me reste à creuser, c’est la mise en place d’un workflow pour exporter les passages que je surligne sur le Kindle vers des outils de stockage (Evernote est devenu ma gare de triage) puis d’édition. Je suis en train de bricoler quelque chose avec IFTTT, à suivre.
Et vous, vous faites comment pour scruter vos lectures et organiser vos workflows ?
[photo : S. Alexis]

Ipad et ressources documentaires

Je me suis intéressée dernièrement à l’offre documentaire pour les supports mobiles : smartphones et tablettes. Enfin, surtout tablettes (enfin,  surtout ipad !).  Ca a été l’occasion d’alimenter la page consacrée aux applications documentaires pour terminaux mobiles de Bibliopédia. Voici mes observations sur l’offre de contenus actuelle, envisagée dans un contexte de bibliothèque universitaire. Sachant que je me suis concentrée sur les ressources auxquelles mon établissement est abonné, donc surtout dans les disciplines juridiques, économiques et scientifiques, mais, ledit établissement s’étant étendu depuis le début de mon étude, je commence à avoir un bon panel de ressources pluridisciplinaires. Non que tous les éditeurs soient présents sur ce créneau, cependant : à la louche, je dirai qu’un peu moins de 30% du portefeuille de ressources payantes est disponible sur le web mobile (je vérifierai à l’occasion).

Appli et sites dédiés

Au niveau technique, on a affaire à 2 types de dispositifs :
– d’une part  des applications dédiées pour certains systèmes d’exploitation mobiles : Androïd et  iOS (pour les produits Apple). Les applications fonctionnent en « circuit fermé », puisque leur utilisation est subordonnée à un type d’appareil défini. On les trouve assez facilement en tapant le nom de la ressource sur l’Apple store ou le Marketplace (ou nom de la ressource + ‘application’ dans Google).
– d’autre part des sites web spécifiques, optimisés pour une consultation mobile. Leur intérêt principal est d’être consultable depuis n’importe quel appareil.

Les éditeurs juridiques : oui… mais non

Les éditeurs juridiques (français) qui sont présents se distinguent par le peu de contenus accessibles : Dalloz, Francis Lefebvre et Lamy ne proposent qu’un accès à leurs actualités, aucun lien n’existe vers du texte intégral. Legalnews semble s’être le plus investi sur les interfaces mobiles : l’éditeur propose ainsi une appli pour Androïd, une appli pour iOS et une appli pour Blackberry. Bien qu’il existe de nombreuses applis pour les produits Lexis-Nexis outre-Atlantique, le Juris-Classeur, édité par ce même groupe, n’est pas disponible. Du côté des éditeurs étrangers, Westlaw propose un site mobile pour sa déclinaison Westlaw Next (qui n’est pas celle à laquelle nous avons accès en France), ainsi qu’HeinOnline, toujours très dynamique sur tous les outils web, une appli iOS est également disponible.

Les limites du point de vue des BU
Le principal problème lié à l’accès mobile aux ressources documentaires, c’est la gestion d’accès personnalisés par des services habitués à gérer des accès collectifs : généralement en BU, pour ouvrir les accès, on déclare des listes d’adresses IP, un serveur proxy pour les accès distants, et basta. La gestion de l’authentification des usagers est déportée sur les DSI, qui administrent l’annuaire LDAP, le serveur CAS, etc. Pour accéder à une ressource à distance, on s’authentifie sur un serveur proxy spécifique à son université. Avec une appli, l’accès se fait en direct : du coup, comment faire savoir à l’éditeur que oui, on est bien un utilisateur autorisé de l’université de X… ?
Parmi les applications que j’ai testées, on retrouve 3 grands types de solutions  adoptées par les fournisseurs :
– accès uniquement depuis une IP déclarée de l’établissement. Nécessite quand même l’activation du mode « mobile » depuis un poste fixe du réseau. Donc pas d’accès réellement nomade. Ex : Factiva.
– accès distant activé depuis depuis une adresse IP déclarée – assez pratique : pas de gestion d’identifiants par la BU, tout peut se faire à distance par l’utilisateur en se connectant au site de la BU par le proxy. Inconvénient : l’utilisateur doit réactiver son accès depuis un poste du réseau au bout d’un certain temps. Ex : EbscoHost (9 mois), HeinOnline (30 jours).
– accès aux contenus libres (les actualités), mais demande des identifiants d’administration du compte pour l’accès au texte intégral (Dalloz), donc au final pas d’accès.
Pour les sites mobiles, c’est un peu différent : il est possible de les proxifier, ie de les inclure dans la configuration d’un serveur proxy. Reste à faire en sorte que les usagers se connectent via ce serveur.
Autres problématiques : communication, évaluation, formation
Du coup se pose la question de la communication pour ce type de service : simple ajout d’une entrée « nomade » dans la liste des ressources électroniques, à côté des accès traditionnels, ou bien mise en place d’une page dédiée pour les accès nomades ? Et comment faire apparaître tout ça dans les outils de découverte ?
Autre interrogation : comment mesurer ces usages ? Une solution pourrait passer par une généralisation de l’usage de Shibboleth : inclure ce type d’authentification sur une appli ou un site mobile pourrait permettre de faire le lien entre les usagers et les institutions qui fournissent les accès. Je pense (j’espère !) également que les éditeurs ont les moyens techniques de nous fournir des stats de consultation de leurs ressources depuis des appareils mobiles au sein de nos propres réseaux, ce sera aussi un indicateur important à prendre en compte dans l’évaluation des usages.
Enfin, mais cela va sans dire, le suivi des sites et des applications doit entrer dans le travail de veille du bibliothécaire, qui, idéalement, doit être formé à ces outils ; encore faut-il que celui-ci soit équipé ou ait accès aux outils en question – je n’ai cependant pas l’impression que les tablettes « de service » soient légion dans la plupart des BU pour l’instant. Elles restent, pour ce que j’ai pu constater, vues comme un gadget plus qu’autre chose. Il faudrait que ça change.
[photo : zandwatch]

E-books : retour vers le présent

« Fermez les yeux et imaginez la situation suivante…
Nous sommes en 1988, et les bibliothèques sont concentrées sur les livres et les revues imprimés, les bibliothécaires sont toujours le passage obligé vers l’information, et la capacité à dire « Chut ! » au lecteur est une compétence reconnue.
Un utilisateur entre dans votre bibliothèque en quête de livres à emprunter pour ses recherches. Au lieu de voir une grande pièce remplie de livres rangés par sujet, il tombe sur une suite de petites salles. Chaque salle contient les livres d’un éditeur, et toutes les portes sont fermées. L’utilisateur salue le bibliothécaire, qui lui donne un gros trousseau de clés ainsi qu’une feuille avec des codes d’entrée. C’est nécessaire, parce que chaque salle doit être ouverte selon une méthode différente. Cela peut même se compliquer, car certaines salles limitent le nombre de visiteurs à 2 à la fois, ou bien éjectent les visiteurs après une demi-heure de consultation.
Fort heureusement, notre utilisateur sait de quels livres il a besoin, et vous le guidez vers la bonne salle. Après plusieurs tentatives, vous parvenez, soulagé, à lui ouvrir la porte. Il doit maintenant faire face à un nouveau défi : chaque salle possède des règles différentes pour la consultation et le prêt de livres. Dans certaines on peut consulter les livres sans limitation, et dans d’autres une voix mécanique rouspète au bout de 5 pages : « Arrêtez la consultation ! Si vous voulez en lire plus, empruntez-moi d’abord ! »
Notre utilisateur trouve les livres qu’il lui faut et lit les instructions sur la couverture. Pour un des livres en particulier, il faut également emprunter des lunettes spéciales, sans lesquelles la lecture n’est pas possible. Par chance, une paire de lunettes est disponible, et l’utilisateur vient vous voir pour emprunter les livres. Vous lui donnez les lunettes et estampillez chaque livre (merci de noter que chaque éditeur nécessite un tampon différent, et applique des règles différentes sur la durée de prêt d’un livre).
L’utilisateur commence à parcourir le livre et réalise qu’il faudrait qu’il en photocopie quelques pages, pour pouvoir prendre des notes. Malheureusement, il n’est techniquement pas possible de photocopier le premier livre, et on ne peut copier que 5 pages du second (mais pas dans le même chapitre).
Devant la photocopieuse, notre utilisateur rencontre un collègue. Celui-ci est intéressé par l’un de ses livres, et lui demande s’il peut le lui emprunter pendant quelques heures. Hélas, notre utilisateur est attaché au livre en question par une paire de menottes. Les 2 collègues doivent maintenant se présenter à l’accueil de la bibliothèque pour faire ouvrir les menottes avant de pouvoir se passer le livre.

Est-ce que cela vous semble irrationnel ? Inimaginable ? Pourtant, s’il on revient en 2011, c’est exactement la situation dans laquelle on se trouve en bibliothèque avec les livres électroniques … »

Merci à Dennie Heye (Dank u zeer  !) de m’avoir permis de traduire son billet The one with the e-books chaos.
[Photos : EJP Photo, Pot Noodle]

Utiliser Facebook pour la formation à l’information

Très intéressant article d’Ann Pemberton dans le dernier numéro de C&R libraries news : elle y relate son expérience de formatrice à la maîtrise de l’information, au cours de la quelle elle utilise  Facebook comme fil rouge, parce que, c’est vrai que, quand on y pense :
– Utiliser Facebook, c’est utiliser une base de données (le compte FB = la notice biblio, les infos personnelles = les champs de la notice, etc)
– Avec Facebook, on peut aussi avoir besoin d’utiliser une forme de recherche avancée. Qui permet de repérer des choses que Google ne peut pas trouver (parallèle avec le web invisible)
– Le marquage de ses amis sur les photos peut être l’occasion d’attirer l’attention sur l’intérêt d’utiliser un vocabulaire contrôlé, de montrer la différence avec les contenus générés par les utrilisateurs…
– Les bibliothèques ne sont pas plus maîtres des changements dans les interfaces des bases de données bibliographiques que ne le sont les utilisateurs des modifications de Facebook, par exemple
– Les recommandations des amis sur Facebook sont un moyen d’aborder les questions d’évaluation de l’information (qu’est-ce qui fait que je vais cliquer sur un lien proposé par un ami…)
Elle conclut :
« L’utilisation de FB comme point de départ dans les formations a eu un impact énorme sur ma pédagogie. Il y a d’autres concepts que j’aborde en lien avec FB, par exemple « le feuilletage vs la recherche », « l’infobésité », « la complexité de l’information », « la croissance de l’information », et d’autres. Les étudiants sont intéressés par les sessions et semblent comprendre les concepts que j’évoque d’une façon plus solide. Cela rend les formations pertinentes et plaisantes, et cela a modifié ma façon d’enseigner : je suis passée du cours à une approche basée sur la discussion, et je trouve que cela a amélioré le résultat de ces sessions. Tous ces concepts sont applicables à une service de référence. Nous ne comprenons peut-être pas toujours nos étudiants, mais nous pouvons au moins essayer de les aider à comprendre les concepts dont ils auront besoin pour avoir une bonne maîtrise de l’information, et Facebook pourrait bien juste être un moyen d’y parvenir. »
From friending to research : Using Facebook as a teaching tool
[Photo : Steel Wool]

A day in the life #5

C’est la dernière semaine de juillet, et donc le retour de l’opération library day in the life, qui consiste pour les bibliothécaires à raconter ce qu’ils font de leurs journées. Ca peut paraître un peu gnan-gnan comme idée, mais en fait c’est une bonne occasion de voir ce qui se fait ailleurs et de découvrir qu’il existe des bibliothécaires dans des domaines un peu moins courants (voir la journée d’un bibliothécaire chargé de R&D, ou celle d’une documentaliste dans le spectacle).

Les participants peuvent relater leur journée dans un billet de blog, mais aussi twitter leur journée : on peut les suivre avec le hashtag #libday5.

Je ne vais pas rentrer dans le détail en ce qui me concerne, ma journée s’étant principalement concentrée sur une seule tâche – ô combien passionnante – : la rédaction des procédures pour l’utilisation du module circulation du nouvel SIGB, ainsi qu’un point avec les personnes qui vont former les agents au dit module sur l’organisation des formations, histoire d’être tous au point lors de la mise à feu du système le 01/09/2010. J’en suis déjà à la 2ème version du document, et à mon avis ce n’est pas la dernière… 😉

Vous trouverez la suite de ma semaine sur twitter (@mdelhaye).

[photo : @simonhucko]

Making off : « Les biblioblogs, ça ne parle que d’informatique ? »

00:00 – Je lis un commentaire de blog sur « les biblioblogs ne parlent que d’informatique documentaire »

00:30 – J’exprime mon exaspération sur Twitter

00:32 – Lully me répond : « Tu as raison, ça mérite un petit billet… 🙂 »

00:42 – C’est fait !


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