Dans l’objectif de faire un comparatif de mes lectures (papier et numériques), j’ai voulu, pour chaque support, obtenir une liste des documents lus, pouvoir typer ces documents (livres/articles, documentaire/fiction), le tout organisé dans le temps. Ces opérations, qui semblent simples au premier abord, m’ont néanmoins donné du fil à retordre, comme vous allez le voir.
1) Lectures numériques
Récupérer une liste des documents stockés sur le Kindle de façon (même semi-) automatisée n’est tout simplement pas possible : l’interface de gestion du Kindle sur le site d’Amazon n’offre aucune possibilité d’export des données. Il n’est pas possible non plus d’afficher sur une seule page la liste exhaustive des documents, on est limité à 15 titres par page. La seule solution est ensuite de faire des copier-coller page à page. Pour les livres achetés ou téléchargés chez Amazon, on peut afficher la notice via un lien et, là, enregistrer la référence dans Zotero par exemple. Mais pour les documents achetés ailleurs, ou téléchargés gratuitement, tout ce qu’on a c’est le titre, l’auteur (si on a correctement rentré les données au départ dans Calibre par exemple) et la taille du fichier.
Pour typer les documents, 2 possibilités : soit travailler sur les notices récupérées via Zotero, puis leur adjoindre les mots-clé désirés, soit travailler à partir des copier-coller dans excel. Dans les 2 cas, c’est looooong. J’ai fait le choix de Zotero pour avoir plus de possibilités de traitement des données par la suite (on ne sait jamais, si ce genre d’idée saugrenue devait me reprendre).
La localisation dans le temps se fait facilement, le compte Kindle gardant trace de la date de chargement des fichiers sur la machine.
« Mais, bécasse, pourquoi tu n’as pas juste utilisé ta bibliothèque Calibre pour faire ça ? », me direz-vous. Tout simplement parce que des bibliothèques Calibre, j’en ai partout, sur des ordis perso, pro, à l’enssib, chez des gens… et qu’il n’y a que le Kindle qui centralise tout, finalement.
2) Lectures papier
Ma bibliothèque municipale est équipée d’un SIGB qui permet de conserver son historique de prêt (comme dans Koha), et de l’exporter (pas comme dans Koha), ô joie ! Il n’est cependant pas évident de s’y retrouver dans les formats d’export disponibles : pas de RIS ou de Bibtex (normal c’est une BM me direz-vous), mais de l’Unimarc inutilisable sans un outil spécifique et un format Endnote/Refworks qui ne fonctionne pas (je sais bien que c’est un service qui ne doit pas être très utilisé, mais est-ce une raison pour ne pas au moins vérifier qu’il fonctionne correctement ? Ou alors ne pas le proposer ? Vivement le jour où les bibliothécaires seront réellement utilisateurs de leurs outils… Mais je m’égare). J’ai crû pouvoir faire mon affaire d’un format ‘Procite’, mais en sortie le fichier est inutilisable : les colonnes sont mal formatées, et ça me prendrait plus de temps de reprendre le fichier que de travailler à partir de copier-coller depuis l’affichage écran. Le seul avantage est que dans ce cas, je peux récupérer les dates de prêt-retour, si tant est que ça présente un intérêt.
3) Résultats (forcément) empiriques
Depuis que j’ai une liseuse, mes lectures ont changé, et ce sur les 2 supports :
– Je n’emprunte plus que des ouvrages « périphériques » à mes lectures habituelles (livres de cuisine, livres d’art, mangas, romans graphiques), sur la carte d’un autre membre de la famille – je n’ai pas repris d’abonnement à la bibliothèque : je trouve pratiquement tout ce dont j’ai besoin en ligne et, un certain nombre de mes amis s’étant équipés de liseuses au cours de l’année, j’ai pu commencer à échanger des livres numériques.
– A l’arrivée de la liseuse, je l’ai utilisée surtout comme un prolongement de mon mode de lecture traditionnel : le roman du soir ou du week-end, lu à la maison. Petit à petit j’ai commencé à utiliser les possibilités de stockage de documents personnels du Kindle pour lire des articles, des billets de blog, des rapports, etc. : j’ai pris le réflexe de l’utiliser aussi pour une grande part de mes lectures professionnelles, et en situation de mobilité.
La facilité de chargement des documents (envoi direct par mél) rend l’intégration de l’outil fluide dans mes usages, et l’utilisation hors ligne permet une lecture approfondie que je ne retrouve pas ailleurs (je n’arrive définitivement pas à lire sur tablette). Au final je lis au moins autant – sinon plus qu’avant.
Ce qu’il me reste à creuser, c’est la mise en place d’un workflow pour exporter les passages que je surligne sur le Kindle vers des outils de stockage (Evernote est devenu ma gare de triage) puis d’édition. Je suis en train de bricoler quelque chose avec IFTTT, à suivre.
Et vous, vous faites comment pour scruter vos lectures et organiser vos workflows ?
[photo : S. Alexis]
De la difficulté de comptabiliser ses lectures
Published 21/01/2013 Expériences amusantes , Kindle adventures 11 CommentsÉtiquettes : bidouilles, chiffres, retour sur les pratiques
En bon hybride, j’ai un carnet papier où je note toutes mes lectures y compris les livres numériques avec une abréviation (num) à coté… mais la piste Evernote me plaît bien 😉
Je mettrais tout (conditionnel parce que je ne le fais en vrai que pour les monographies publiées) dans LibraryThing, qui a des champs date de début et fin de lecture :
– publications imprimées et numériques (je mets les numériques dans une collection ebooks, LT gère autant de collections qu’on veut et on peut ranger un item dans idem)
– littérature grise, bon faudra peut-être cataloguer à la main, mais on sait faire et c’est pas du marc.. (et en plus c’est pas sûr, les sources de données sont très riches)
– articles : je pense que le site n’apprécierait pas la saisie de l’article lui-même, mais on y trouve en revanche pas mal d’entrées au fascicule, noter articles lus en comment ? Un peu limite limite.La communauté râle mais en fait, on trouve de tout… Par exemple, encore plus limite et qui fait l’objet de débats continuels, la saisie de DVD et de cd mais http://www.librarything.com/tag/DVD et http://www.librarything.com/tag/sound+recording… (c’est pas adapté en raison du format du formulaire, c’est surtout là le pb). On intègre pas mal, du coup.
En import, même du CSV. Voir http://www.librarything.com/wiki/index.php/HelpThing:Import.
LibraryThing exporte un fichier tabulé quasiment complet.
@carenes : Pour passer d’un tableau excel vers un format importable dans un gestionnaire de biblio, il faut passer par un publipostage, on fait
correspondre à chaque colonne du tableau un code d’un format
importable (RIS : http://en.wikipedia.org/wiki/RIS_%28file_format%29 ;
RefWorks utilise un format appelé Refworks Tagged Format, qui fonctionne
à peu près pareil), on crée par publipostage un fichier texte importable dans un traitement de texte, on peigne le tout pour que ce soit propre.
Intéressant de proposer cette fonctionnalité d’export dans Koha ^^
Pour ma part, j’ai aucun workflow. A te lire, je réalise qu’il serait bon que je réfléchisse à la question.
Aucune solution satisfaisante non plus. Il est très difficile finalement de tenir la liste de nos lectures. Les passerelles sont compliquées à faire et trop imparfaites pour être satisfaisantes. Pour ma part, je tente de conserver un état sur LibraryThing, sans distinguer lecture num des autres et sans arriver ni à mettre une note ou une critique à tout (ni d’ailleurs à tout enregistrer, notamment les séries ou bien sûr, les lectures web : rapports plus qu’articles, etc.). Sans compter que le temps manque toujours plus… Je tente pourtant de conserver mes astreintes. Notamment critiques de films vus et catalogages des livres lus… Mais c’est bien imparfait. Effectivement si des systèmes permettaient de basculer facilement des listes (et donc de les récupérer), de les intégrer très facilement (et non pas titre par titre) ça serait plus facile. On en est loin !
Je compile mes notes dans Evernote et je conserve mes listes de lecture grâce à une application iPad (Book Crawler)… Ainsi ma vie est beaucoup plus facile!
Pour l’instant, j’ose à peine l’écrire, j’ajoute un astérisque après le titre sur ma liste de livres lus, pour indiquer que je l’ai lu sur la liseuse ou la tablette. On ne peut pas faire pire. Ce billet m’ouvre donc des perspectives…
Comme mes lectures sont dans Babelio, je viens de les exporter en csv, j’ai isolé les ISBN, que je n’ai pas réussi à importer en lot dans Zotero. Je suis donc en train de les convertir via Citavi (qui me plaît de plus en plus) et je pense les basculer ensuite dans Zotero. Un tag « epub » pour les lectures sur tablette devrait faire l’affaire.
Il reste que je regrette beaucoup le fait que Zotero ne permette pas de conserver une seule partie de sa bibliothèque privée/publique.
Je repars bricoler !
Bonjour
Pour ma part et pour les livres, c’est récupération de l’ISBN du document + Moccam (export Excel, pour l’instant, en attendant de trouver un bon outil unimarc vers format texte avec point-virgule)
Pour tout ce qui n’a pas d’ISBN (fichier pdf ou vidéo Youtube), je rajoute dans la base de données Access avec un tag différent.
Histoire de savoir ce que je lis, ce que j’apprécie afin de mieux me servir des « vous avez aimé… vous aimerez peut-être », ou des propositions Amazon, Babelio, etc.
Pour les portions d’articles ou articles que je conserve. Soit Word ou Html pour garder la présentation, soit le champ Mémo d’une table Access.
Dans l’optique de retrouver rapidement l’information :-).
Et/ou de compiler un petit listing sur certains sujets.
Par contre, c’est vrai, c’est assez long à saisir. Mais on sait où passe son attention et son temps. En plus, ça m’évite de relire certains livres ou vidéos. Temps perdu d’un côté (disons plutôt utilisé dans un certain but), gain de temps de l’autre.
Merci pour les références de logiciels.
B. Majour
A reblogué ceci sur mrg | lettrure(s).
Très intéressant de voir comment chacun tente d’assaisonner à sa sauce, sans que personne ne parvienne à trouver de solution satisfaisante.
Dans mon cas, je suis très ordonné, je mets tout sur le Calibre d’un seul ordinateur. Et je ne vois que cette solution…
Pour le papier, je commence souvent des listes que j’égare. Je laisse traîner, j’oublie ce que j’ai lu et je me souviens avoir lu des livres que je n’ai même pas ouvert, bref, le papier c’est l’oubli et l’invention. Le numérique a permis de rationaliser ma démarche, ce qui ne m’empêche pas de lire toujours sur papier.
De fait, le papier est très volatil, quand le numérique me permet d’organiser (pro/litt) et de faire des listes.
Mets ta bibliothèque Calibre sur Dropbox, tu peux la « transporter ».