
L’écosystème de la recherche repose de plus en plus sur des infrastructures ouvertes : archives ouvertes, entrepôts de données, outils de recommandation, outils de peer-reviewing… Comment garantir leur transparence, leur gouvernance démocratique et leur soutenabilité ? C’est là qu’interviennent les Principes POSI (Principles of Open Scholarly Infrastructure), élaborés en 2015 et adoptés depuis par plusieurs organisations.
Qu’est-ce que POSI ?
Les principes POSI, destinés aux infrastructures de science ouverte, couvrent trois grands domaines :
- Gouvernance (transparence, indépendance, implication de la communauté)
- Soutenabilité (modèle économique, réserves financières, planification à long terme)
- Garanties de continuité (préparation à la transmission ou à la fermeture, portabilité des données, interopérabilité, sécurité et archivage des données)
L’objectif de ces principes est d’inciter les infrastructures à se positionner sur tous les aspects de leur activité, afin de leur permettre de rester ouvertes, fiables et au service de la communauté scientifique, indépendamment des aléas économiques ou institutionnels. L’affichage de ces principes indique que les infrastructures sont sur une trajectoire vertueuse de science ouverte.
Et après ? POSI 2.0
Evidemment ce n’est pas la panacée, et les choses ont changé en 10 ans, c’est pourquoi une vaste consultation communautaire a été lancée en début d’année, pour préparer POSI 2.0 (oui c’est soooo 2008 !). Parmi les évolutions majeures proposées :
- Élargir l’applicabilité : Adapter les principes pour qu’ils soient pertinents pour tous types d’organisations, et expliciter comment s’auto-évaluer quand certains principes ne s’appliquent pas.
- Reformuler le principe sur la transparence opérationnelle : Séparer la transparence des opérations (finances, politiques internes, feuille de route…) de la transparence de la gouvernance (décisions, statuts, élection des représentants…).
- Renforcer le « Living Will » : Mieux définir les conditions de transfert ou de liquidation, et exiger des clauses précises pour protéger la mission et les actifs.
- Reconnaître les apports du volontariat : Intégrer explicitement les ressources humaines non financières dans la planification de la soutenabilité.
- Intégrer l’interopérabilité et les standards ouverts : Ajouter un principe dédié à la compatibilité et à l’utilisation de standards ouverts, pour favoriser l’intégration et la résilience des infrastructures.
- Clarifier la gestion des fonds et des réserves financières : Préciser les attentes sur la constitution de réserves, adaptées à la taille et au contexte de chaque organisation.
- Prendre en compte la sécurité des données : Intégrer les enjeux de sécurité, en plus de la confidentialité, et prévoir l’archivage des données auprès de tiers de confiance.
La révision en cours, dont la publication est attendue courant 2025, vise à rendre POSI plus clair et mieux adapté à la diversité des acteurs de la science ouverte.
[Photo : Marta Terry L. sur Flickr]
