Dans ce billet, Brian Matthews raconte combien il était fier de coordonner un numéro spécial de la revue Journal of library administration consacré au futur des bibliothèques, et son investissement pour trouver des contributions de qualité – et en effet, le sommaire est alléchant. Malheureusement, ce numéro spécial du JLA ne verra jamais le jour : en effet, au même moment, le comité éditorial de la revue a décidé à l’unanimité de démissionner de ses fonctions. Le responsable éditorial explique avoir passé de longs mois à essayer de négocier, en vain, des conditions de publication plus claires et plus ouvertes pour les auteurs (avec des licences Creative Commons par exemple), pour arriver à une ultime proposition de l’éditeur de « libérer » les articles moyennant le versement par les auteurs d’un forfait de 2995 $ par article…
[Amusante coïncidence, l’éditeur de la revue, Taylor & Francis, annonçait la semaine dernière les résultats d’une enquête menée auprès de 14000 chercheurs, montrant que les auteurs préfèreraient avoir le choix entre plusieurs licences…]
Les réactions à la nouvelle ont été nombreuses, s’attachant particulièrement à la démission du comité éditorial et à l’aspect pro-OA de la démarche, ou en tout cas à l’importance du droit des auteurs à disposer de leurs publications.
Ce que j’ai trouvé au moins aussi intéressant cependant, ce sont les arguments de Brian pour expliciter sa démarche, suite aux reproches d’une partie des commentateurs, surpris qu’il n’ait pas mené son projet éditorial directement dans une revue en OA. En effet, il souligne :
– que les auteurs doivent avoir le droit de choisir où publier, quelles que soient les raisons de ce choix.
– que lui a essayé une stratégie d’infiltration : pour diffuser ses idées au delà d’un cercle de convertis, il lui a semblé utile d’utiliser le vecteur traditionnel de publication qu’est la revue sur abonnement.
– qu’il est parfois nécessaire d’adapter la présentation de ses idées en fonction du public ciblé, et qu’une diffusion a priori plus restreinte n’est pas forcément un problème dans la mesure où on touche un public différent.
Ce qu’on peut en retenir, c’est que c’est la diversité, des modèles comme des stratégies, qui semblent faire le plus avancer les choses en matière de diffusion des idées… Au final, les contributions destinées au numéro spécial seront vraisemblablement publiées ailleurs, sans doute sous une forme d’OA.
[photo : abac077]
Archive pour avril 2013
Cession ou démission
Published 14/04/2013 Open Access Leave a CommentÉtiquettes : comité éditorial, démission, diffusion