Science Europe vient d’annoncer le lancement de la « Coalition S« , un accord signé par 11 organismes financeurs de la recherche en Europe, dont l’ANR. Et c’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le fameux Plan S élaboré par le chargé de mission pour l’open access de la Commission Européenne, Robert-Jan Smits (RJS). En effet, cette coalition s’engage sur l’objectif principal du Plan S, à savoir l’obligation de diffusion en accès ouvert, à compter du 01/01/2020, de toute la littérature de recherche financée par des fonds publics ; la diffusion pouvant se faire soit dans des revues en open access, soit sur des archives ouvertes.
Le Plan S se décline en 10 points (je résume) :
- Les auteurs conservent leurs droits et diffusent leurs travaux sous une licence ouverte
- Les financeurs vont définir des critères et un haut niveau de service pour qualifier les revues OA et les plateformes d’archives ouvertes labellisés
- Les financeurs soutiendront la création de revues et de plateformes si besoin ; ils soutiendront également les infrastructures de l’open access
- Les APC seront payés par les financeurs ou par les institutions (et pas par les individus)
- Les APC seront standardisés et plafonnés au niveau européen
- Les universités, organismes de recherche et BU devront aligner leurs politiques et leurs stratégies en la matière
- Tous les produits de la recherche sont concernés par cette politique, même les ouvrages, bien que pour ceux-ci une tolérance soit accordée au niveau du délai de mise en place
- Le rôle des archives ouvertes pour la conservation à long terme des productions de recherche et pour l’innovation éditoriale est réaffirmé
- Exit les hybrides : le modèle hybride n’est pas compatible avec les objectifs du plan S
- Les financeurs feront une suivi du respect de ces règles et sanctionneront les manquements
Evidemment, les éditeurs ne voient pas ce plan d’un bon oeil : le refus des hybrides signerait la fin de la liberté académique du chercheur et freinerait la transition vers l’open access, le plan « saperait le travail de validation effectué par les revues de qualité » et ne serait « pas soutenable pour les revues du groupe Science », selon un porte-parole de l’éditeur.
PS : Pour quoi un plan « S » ? C’est « S » pour « Science, Speed, Solution, Shock », selon RJS.
Sources :
– European science funders ban grantees from publishing in paywalled journals
– Radical open access plan could spell end to journal subscriptions
2 Réponses to “Le (bon) plan S”