En amont de la conférence biannuelle de la LITA, les Top Technology Trends sont annoncés et discutés via le LITA blog. Ce post d’Eric Morgan met l’accent sur une tendance à mon avis moins technologique qu’organisationnelle, mais d’importance : un recentrage sur les services liés aux collections. Extraits :
« Que font les gens des données et des informations une fois qu’ils les ont obtenues ? Les réponses ne sont pas difficiles à imaginer. Ils les lisent. Ils les rangent. Ils les organisent. Ils les annotent. Ils les font partager à leurs amis et à leurs collègues. Ils les effacent. Ils les modifient. Ils les sauvegardent pour une utilisation ultérieure. Ils les impriment. Ils les intègrent au reste de leurs activités. Ils les comparent à d’autres données et à d’autres informations. Ils les valident. Et ainsi de suite. Tout ça pourrait être appelé des services appliqués à leurs collections. Certains de ces services sont des extensions naturelles de la bibliothéconomie traditionnelle. »
Ce qui colle à mon avis assez bien à la logique de Library 2.0, si j’ai bien compris : des services plus centrés sur les utilisateurs, en essayant de tirer parti le plus possible des outils collaboratifs du web 2.0, qui permettent en théorie de rendre ces services de façon simple pour l’utilisateur comme pour le « fournisseur ».
Il y a donc des opportunités de croissance pour la profession des bibliothécaires – la création et la maintenance de services d’information. Alors que de plus en plus de gens ont accès à l’information, et que de plus en plus de gens peuvent transporter des quantités conséquentes d’information sur leur clés usb ou leurs ipods, le problème n’est plus tellement celui de l’accès aux collections. Les collections sont facilement accessibles, surtout une fois numérisées. Pensez à Google Print. Le problème devient plutôt « que faire avec l’information pour réaliser mon travail ? ».
Le bibliothécaire doit ajouter une autre corde à son arc : la création de contenus, voire d’outils méthodologiques.
Le nombre d’institutions ressemblant à des bibliothèques qui fournissent des services ressemblant à ceux des bibliothèques étant croissant, il est important que les bibliothèques se démarquent. Les bibliothèques doivent s’adapter à l’environnement mouvant de l’information en réseau, ainsi qu’aux attentes elles aussi mouvantes de leurs usagers. Les bibliothèques doivent aller au-delà de la création et de la gestion des collections. Tout le monde créé des collections. Tout le monde a des collections. Tout le monde fournit des accès à des collections. Les collections abondent. La fourniture de services appliqués aux collections garantit l’utilité des collections. Il y a là un besoin qui doit être comblé, et en s’appuyant sur le savoir de la profession en matière de collection, d’organisation, de conservation, et de diffusion d’une information centralisée, je pense que nous pouvons découvrir, améliorer et implémenter ces processus en direction des collections des individus.
Ce qui va dans le sens d’une nécessaire réévaluation de la répartition des tâches du bibliothécaire, avec une augmentation sensible de la part consacrée à la formation des utilisateurs. Et d’une approche plus marketing de la bibliothèque.