Encore un post plein de bon sens sur Techessence.info par Dorothea Salo, qui s’intéresse au recrutement des ‘systems librarians’ (bibliothécaires informaticiens ? bibliothécaires techniciens ? quelqu’un a une traduction plus appropriée ? Klog ?). Elle liste une série de questions à se poser avant de partir en chasse :
« – Quelles vont être ses missions principales ?
Si c’est pour passer 90% de son temps à réparer du matériel ou des logiciels, c’est du gaspillage de prendre un bibliothécaire pour faire ça, mieux vaut embaucher un technicien informatique. Si par contre vous avez besoin de quelqu’un qui sache manipuler les métadonnées, ou rédiger des demandes de financement, ou gérer un service, ou faire du service de référence aussi bien que travailler sur une base de données ou faire de la mise en page web, là effectivement un bibliothécaire est tout à fait approprié.
– Avez-vous un besoin ponctuel, ou bien sur la durée ?
N’embauchez pas un bibliothécaire-informaticien pour faire juste un relookage du site web, externalisez. Ne prenez un bibliothécaire que si vous avez besoin de quelqu’un pour faire évoluer votre site sur le long terme.
– Comprenez-vous ce dont vous avez besoin ?
Si ce n’est pas le cas, vous risquez de rater un excellent candidat qui n’aura pas dans son CV les termes précis de votre descriptif de poste. Si vous demandez du XML et du PHP, vous ne devriez pas éliminer un postulant qui connaît MODS et Perl, parce que MODS, c’est du XML, et un programmeur en Perl peut se débrouiller en PHP.
– Espérez-vous que cette personne va monter un gros système de gestion de bibliothèque à partir de zéro ?
Vous allez être déçu. Si les bibliothécaires informaticiens sont rares, les bibliothécaires qui sont aussi de bons développeurs de logiciels n’existent quasiment pas (les quelques uns qui existent sont vraiment des perles rares !) Les bibliothécaires informaticiens sont plutôt des généralistes de la technologie, capables de faire un peu de tout dans de nombreux domaines, et prompts à apprendre de nouvelles compétences. Cependant ils atteignent rarement le niveau de formation, de compétence et d’expérience d’un développeur informatique, d’un administrateur de base de données, d’un ingénieur système, ou de n’importe quel autre professionnel de l’informatique. Un bibliothécaire informaticien peut arriver à monter un système à partir de modules existants, mais il aura du mal à créer quelquechose ex-nihilo.
– Comment allez-vous garantir que cet employé sera toujours à jour techniquement ?
Comme les autres bibliothécaires, le bibliothécaire technicien a besoin de se former, sinon il se sclérose. Les compétences techniques, malheureusement, sont plutôt rapidement obsolètes. Allez-vous investir dans des ouvrages ? Dans des formations ? Ou bien comptez-vous réagir de façon suspicieuse lorsque votre bibliothécaire-technicien demandera à assister à une conférence technique non bibliothéconomique ?
– Le reste du personnel est-il prêt à accueillir ce nouvel employé ?
Les bibliothécaires technophobes empoisonnent la vie des bibliothécaires techniciens, mais le bibliothécaire technicien va influer sur la vie de tout le monde ! Faites votre possible pour évaluer l’attitude de votre personnel, et essayez d’étouffer dans l’oeuf les sources de ressentiment avant même que la procédure de recrutement ne démarre. »
« Des généralistes de la technologie, capables de faire un peu de tout dans de nombreux domaines, et prompts à apprendre de nouvelles compétences. » Enfin une définition qui se rapproche de ce que font tous ceux qui travaillent dans la nébuleuse de l’information électronique.