Dans ce post du Law librarian blog, un blog collaboratif animé par des bibliothécaires de BU droit, Carol Parker, directrice de la bibliothèque de la faculté de droit de l’Université du Nouveau Mexique expose les résultats d’une recherche qu’elle a effectué en juillet 2006 sur l’utilisation des archives ouvertes par les facultés de droit.
Sur les 77 archives qu’elle a identifié, 87% sont hébergées soit par le réseau de recherche juridique (« Legal scholarship network ») du Social Science Research Network, soit par le système de stockage de l’éditeur Bepress (dont j’ai déjà parlé). Ce sont des systèmes payants, qui permettent d’archiver la production des chercheurs sans avoir à gérer les aspects techniques d’une archive.
Ce qui est significatif d’après Carol (et je partage son avis), c’est que sur ces 87%, près d’une vingtaine de facultés font partie d’une université qui a mis en place une archive ouverte… Elles ont donc fait le choix d’un service payant alors qu’elles pouvaient bénéficier gratuitement du même service via leur université.
S’il on peut comprendre que ces facultés souhaitent bénéficier d’une plus grande visibilité à travers les réseaux existants (comme le SSRN), il est est quand même dommage qu’elles n’utilisent pas l’archive de leur institution, qui est de fait plus ouverte que les archives sus-citées, en cela qu’elles permettent la plupart du temps de déposer tout type de documents, ce qui n’est pas forcément le cas des archives thématiques payantes, généralement axées sur les pré-publications ou les documents de travail. Carol Parker prend l’exemple d’un jugement fondamental pour le droit du Nouveau Mexique datant de 1974, qui a été numérisé et mis en ligne dans une archive ouverte institutionnelle, et a donné lieu depuis à plusieurs articles de recherche.
Je suis intriguée par le fait que ces facultés n’aient pas choisi de coopérer et de monter leur propre archive disciplinaire, comme cela s’est fait par exemple en économie avec Nereus (mais c’est européen) : est-ce lié au droit, qui ne me semble pourtant pas un domaine si concurrentiel ? Est-ce, plus prosaïquement, parce que ça revient moins cher de passer par un prestataire commercial ?
Nous n’avons – hélàs 😉 – pas encore ce type de problème en France…
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