Un livre ne vous fera jamais ça…
C’est peut-être plus lisible sur l’original chez Scary Ideas.
Archive pour décembre 2006
Repéré sur le dernier numéro d’Act-U, la lettre de l’AMUE :
« A l’heure de la compétition internationale sur le terrain de l’enseignement supérieur et de la recherche, la question des classements revêt un intérêt stratégique. Bien que décrié celui de Shanghaï ne cesse d’attirer l’attention et devient, peu à peu, une référence médiatique.
Mohamed Harfi (Docteur en économie, enseignant à Paris XI) et Claude Mathieu (Professeur à Paris XI) se sont concentrés sur les enjeux que cela pouvait représenter pour la France dans un article pour la revue « Horizons stratégiques » : « Classement de Shanghai et image internationale des universités : quels enjeux pour la France ?«
Xavier Chapuisat (ancien président de Paris XI) et Claudine Laurent (Directrice de recherche à l’Observatoire de Paris), dans le même numéro d’ « Horizons stratégiques », présentent un article en contrepoint par rapport à celui de Harfi et Mathieu. Ils proposent « des évolutions à visée stratégique qui permettraient aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche français d’être considérés à leur juste valeur dans les comparaisons internationales »
De la reference brute, voilà ce qu’a organisé Steve Backs dans son service adulte de la bibliothèque publique de Monroe County, dans l’Indiana. Il s’agit, dans un souci d’amélioration de qualité du service public, de renseigner le public non pas de façon musclée ;-), mais bien sans accessoire, sans amener du travail interne à la banque de renseignements.
Il part d’une enquête informelle :
… le résultat est que nous n’avons pas l’air disponibles. Bien sûr, nous faisons du bon boulot une fois que l’usager a attiré notre attention, mais vu de l’extérieur, le fait de devoir initier le contact renvoie à l’usager le message que soit nous sommes trop occupés pour être interrompus, soit nous sommes là pour faire autre chose que pour aider les usagers.
Il a organisé en septembre le mois de la référence brute, ou nue (Naked reference month), où donc les personnes en service public ne doivent se consacrer… qu’au service public, en allant vers le public si personne ne vient au bureau de renseignements plutôt que de jouer les statues de l’ennui, en se faisant remplacer si on est pas disponible à cause d’échéances liées au travail interne, et en gardant à l’esprit que le service public passe toujours en premier.
La discussion qui se poursuit dans les commentaires est intéressante.
Les entretiens de la BnF (3)
Published 14/12/2006 Confs & journées d'études , Numérisation Leave a Comment« Gérer une collection numérique » était le sujet des interventions de la 3ème session.
Ute Schwens – Présentation de Nestor et Kopal
Nestor est un réseau d’expertise sur la conservation numérique qui mène un travail de veille sur tous ses aspects. Son objectif est d’accroître la visibilité des questions de conservation pérenne auprès des politiques.
Kopal a pour objectif le développement d’une archive numérique. C’est un partenariat entre la bibliothèque nationale allemande et la BU de Göttingen + des sociétés privées (IBM), qui travaille de façon que la solution mise au point soit transmissible et réutilisable (tout est en open source).
Au niveau des contenus, il a été choisi de démarrer avec les thèses (55 000 documents) en 2006, puis avec l’archive des revues électroniques de Springer et des cédéroms/dvd.
Les défis sont la gestion de documents numériques très lourds (mode image), la mise en place d’un plan de conservation (avec un registre international des formats), la sensibilisation des auteurs aux questions de conservation.
Questions / Réponses
Q : la conservation des périodiques prend elle aussi la gestion des accès aux archives ?
R : Oui, il y a des accords avec les éditeurs pour des accès sur tous la sites de la BN, cela fait partie des conditions du dépôt légal.
Thierry Claerr, DLL nous a présenté un état des projets de numérisation en cours dans les bibliothèques municipales basé sur les réponses d’une vingtaine de BM à une enquête de la DLL.
On observe que les situations sont assez diverses, tant au niveau des conditions techniques que financières ou organisationnelles. Les interrogations majeures portent sur les supports (cedéroms, serveurs de stockage), on est bien dans une logique de conservation plutôt que de diffusion : seulement 45% des fonds numérisés sont accessibles en ligne. Malgré cela, les conditions de conservation ne sont pas toujours respectées. Les petites BM sont plus démunies au niveau équipement.
Les entretiens de la BnF (4)
Published 14/12/2006 Choses en 2.0 , Confs & journées d'études 1 CommentLa dernière session était consacrée à l’accès aux nouveaux services numériques. Impossible de résumer la prestation d’Hervé Le Crosnier, car, d’une part il est allé super-vite (faut dire que une petite demie heure pour présenter les tenants et les aboutissants du web 2.0, c’était pas beaucoup), d’autre part son .ppt était très bien fait. Par contre j’ai réussi à prendre des notes lors de l’intervention de la guest-star 😉 : Lorcan Dempsey, OCLC
En résumé : Le réseau est de + en + au coeur de nos comportements. On est passé de la base de données > Site Web > Flux d’informations (workflow)
Les bibliothèques doivent construire leurs services autour du workflow des utilisateurs, en développant des outils de découverte de l’information, en ‘poussant’ les ressources vers l’utilisateur ; le crédo c’est « il faut que les services de la bibliothèque s’insèrent dans le workflow de l’utilisateur ».
Avant il y avait peu de ressources, et l’utilisateur avait beaucoup de temps disponible (d’attention). Aujourd’hui les ressources abondent, mais l’utilisateur a moins d’attention > les bibliothèques doivent être plus pro-actives et mettre leurs ressources là où sont les utilisateurs, exemples :
– Activation d’un résolveur de lien qui permet de faire apparaître des liens directs vers la bibliothèque dans les résultat de recherche sur Google Scholar ou Google Book Search
– Référencement dans les outils internationaux (par ex Wikipedia)
– Utiliser les outils 2.0 pour générer du trafic sur le site de la bibliothèque (ex PictureAustralia sur Flickr)
– Créer des plug-ins pour faciliter le signalement des ouvrages disponibles dans la bibliothèque depuis des sites web à forte audience (sur Amazon avec xISBN) > en + cela ne nécessite aucune installation pour la bibliothèque, l’utilisateur fait tout.
Il est nécessaire également que les bibliothèques exploitent mieux leurs données, qu’elles investissent dans le traitement des données existantes. Exemples :
Fiction Finder (en bêta) : Indexe le contenu des ouvrages de fiction disponibles dans Worldcat. Utilise les FRBR. Affichage d’une notion de niveau en fonction du type de bibliothèques qui possèdent un ouvrage donné.
Worldcat identities (pas encore en ligne) : Permet de récupérer et de centraliser toutes les informations disponibles dans Worldcat sur un auteur donné > une sorte de data mining, le but est d’utiliser les données dont on dispose dans le catalogue.
Questions / Réponses
Q : Quelle compatibilité entre tous ces services 2.0 ?
R : Ils sont plus compatibles que la plupart des systèmes de bibliothèques… Les bibliothèques doivent comprendre comment fonctionne le web pour pourvoir en être des actrices. Pour ce qui est de la normalisation, il faut être optimiste : XML est un format intermédiaire qui fonctionne bien, les problèmes seront résolus. Les outils vont vite, les institutions vont lentement, ce qui n’est pas forcément un handicap, le tout est qu’elles comprennent comment tout cela fonctionne.
Crédits pour les photos illustrant cette série de posts : le groupe BnF sur Flickr (Merci à Got pour l’info).
La 2ème session des Entretiens de la BnF avait pour thème « Acquérir des documents numériques ».
Jean Sykes, London School of Economics
Jean Sykes a d’abord présenté les avantages des AO pour la recherche : + de visibilité, + d’échanges, + d’accessibilité (rapidité par rapport au papier dans le processus de publication puisque toute la recherche est nativement électronique), puis les avantages d’une AO institutionnelle : vitrine pour les établissements et les chercheurs, plusieurs types de documents peuvent être archivés, CV du chercheur avec liens vers le texte intégral. Elle a ensuite évoqué les projets d’AO dont la LSE fait partie :
LSE Research Online
L’AO de la LSE a démarré en 2005, dans la 2ème vague d’AO mises en place dans les établissements au Royaume-Uni. Elle a été financée par le JISC et la bibliothèque au départ, maintenant elle n’est plus financée que par la bibliothèque. Du personnel a été redistribué au sein de la bibliothèque grâce à l’automatisation de certaines tâches ou leur mise en self service. Les contenus sont multiples : pre et post-prints, chapitres d’ouvrages, rapports, thèses (en 2007). La plateforme choisie est e-prints, mais d’autre systèmes sont en cours d’évaluation.
Un gros travail a été lancé sur la question des versions successives des documents ; en effet, un pre-print dans l’AO peut avoir été modifié à la demande de l’éditeur, et la version de l’AO n’est alors pas identique à la version publiée. Tout le problème réside dans l’identification des versions, et dans le suivi de la vie du document. La LSE a proposé un projet sur cette question du versionnage au JISC, auquel participent les membres de Nereus, un consortium européen qui a pour objectif de mettre en place une bibliothèque en ligne pour les économistes
Economists Online
Il s’agit de l’AO de Nereus. Elle contient une sélection d’articles d’économie effectuée dans les AO de tous les membres du consortium (3000 à ce jour). Nereus prévoit de demander à l’UE un financement dans le cadre du projet e-content pour arriver à 50 000 articles en texte intégral. Les avantages de l’exploitation de cette archive mutualisée sont les possibilités de partage d’expériences et de compétences techniques, ainsi que la transmission des savoirs entre les membres fondateurs et les nouveaux arrivants.
L’AO est difficile à alimenter (510 articles en 2 ans à la LSE), mais les usages sont impressionnants : + de 52 000 connexions.
En matière d’acquisition de documentation électronique, la BnF fait des efforts : elle y consacre 1 million d’euros par an, soit 10% du budget d’acquisition global. Les sélections sont réparties sur plusieurs correspondants, les commandes sont centralisées. Elle fournit à ses utilisateurs :
– 250 bases de données
– 18 000 périodiques électroniques dont 2 000 abonnements hors bouquets (interface AtoZ)
– auxquels s’ajoutent les exemplaires du dépôt légal des documents électroniques (30 000 supports) et l’offre numérisée de la BnF (Gallica etc)
La BnF propose 300 postes de consultation en libre accès ; les usages sont cependant mal connus, les outils actuels ne sont pas suffisamment précis (on ne peut pas distinguer le rez-de-jardin du haut de jardin par exemple). Globalement ce sont plutôt les bases de données qui sont utilisées (les périodiques utilisés concernent essentiellement la presse). Si l’on compare le nombre d’heures de connexion et le nombre de lecteurs, on arrive à un ratio de moins d’une heure de connexion par lecteur par an. Dans certains domaines, comme les SHS ou les généralités, la demande est supérieure à l’offre, par contre l’offre est clairement sous-utilisée dans les domaines scientifiques.
Les évolutions prévues :
– Méthodes d’acquisition : on constate une certaine insularité de la BnF (trop scientifique pour CAREL, trop grand public pour Couperin) ; cependant des collaborations ponctuelles ont été assez fructueuses (négociation avec Couperin pour la base ECCO) et pourraient se renouveler.
– Méthodes de gestion : pay per view pour certains produits scientifiques (Chemical Abstracts par exemple)
– Politique documentaire : l’acquisition perpétuelle de fonds courants et rétrospectifs intéresse beaucoup la BnF. Une négociation des archives d’Elsevier est en cours.
– Usages : Forte demande des utilisateurs pour des accès wifi, usages nomades à l’étude.
Questionnements :
Sur les budgets : 5 à 10% d’augmentation des dépenses par an
Sur le dépôt légal du web : une fois que le décret sera sorti, il sera possible d’économiser sur ce qui arrivera par ce biais, tout en sachant que ce seront des économies limitées puisque ne touchant que la production française. Par ailleurs des problèmes techniques de capture des données et des outils se posent, ainsi que les questions de copyright : les documents issus du DL devront-ils être proposés en consultation à la demande, ou bien en libre accès sur les 150 postes du niveau recherche ? Des discussions sont en cours avec les éditeurs.
Sur l’accès à distance : a-t-il un intérêt si l’offre est uniforme dans les établissements notamment universitaires ? Ne vaudrait-il pas mieux mettre en place un accord global pour que l’accès soit ouvert dans toutes les universités ?
Sur l’archivage pérenne : il nécessite une capacité mémoire gigantesque rien que pour l’archivage du web. D’autre part des collectivités locales envisagent de faire prendre en charge leur archivage par la BnF, est-ce son rôle ?
Sur la politique des pouvoirs publics en la matière : il semble n’y avoir aucune vraie politique de conservation ni d’acquisition. Une politique globale permettrait de répartir les rôles entre les différents acteurs publics.
Sur cette dernière phrase on ne peut qu’être d’accord ; d’ailleurs justement, quel est l’intérêt de négocier les archives d’Elsevier qui servent majoritairement aux scientifiques alors que, d’une part, les ressources électroniques en sciences de la BnF sont sous-utilisées, et que d’autre part, les chercheurs y ont déjà accès via leur université ou leur organisme de recherche ?
Les entretiens de la BnF (1)
Published 11/12/2006 Confs & journées d'études , Numérisation 2 Comments J’ai assisté les 7 et 8 décembre dernier aux Entretiens de la BnF qui avaient pour thème « Numérique et bibliothèques : le deuxième choc« . J’ai pioché dans mes notes les passages les + intéressants ; a priori toutes les présentations seront disponibles sur le site de la BnF dans les jours qui viennent.
Introduction des journées, par le Président de la BnF
JNJ, en grande forme, a rappelé la détermination de la BnF à répondre au défi du numérique, en situant son action dans le cadre européen (elle fait partie du groupe de travail sur les contenus de la CENL, la conférence des bibliothèques nationales européennes). Un groupe de travail au sein de l’institution a abouti à la création d’une maquette de ce que pourrait être la future bibliothèque numérique européenne.
[Europeana, c’est son nom de code, nous a finalement été montrée à la fin des journées : ça faisait plus étalage de fonctionnalités qu’outil pensé pour l’utilisateur, mais bon, visiblement il s’agissait de montrer que oui, madame, à la BnF on peut faire du 2.0. Alors on a vu du fenêtrage repositionnable, des tags et des nuages de tags, un espace personnalisé, des clusters, de la navigation dans la Dewey à coup d’AJAX, du partage de données en groupe… Bon, même si ça manquait forcément de rss 😉 quand même, le résultat n’est pas mal du tout ! Le Sudoc n’était déjà pas très vaillant, là il est propulsé à des années lumières au fin fond du web 0.95…]
Mais, JNJ l’a rappelé, l’objectif n’est pas de mettre la BnF au coeur du dispositif, mais bien de partager le travail avec les autres partenaires européens. A propos de la collaboration avec les acteurs de la chaîne du livre (gestion des droits d’auteurs) : la réflexion sur les droits est en cours avec le SNE, notamment pour élaborer un modèle financier qui satisfasse tout le monde.
L’Etat soutien financièrement le projet, à hauteur de 10 millions d’euros et 12 postes supplémentaires en 2007, qui permettront entre autres la réalisation de 2 marchés de numérisation de 30 000 et 100 000 ouvrages. En évitant adroitement de citer celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, JNJ a réaffirmé que les partenariats avec les entreprises étaient les bienvenus, tant qu’ils restaient dans le cadre du mécenat 🙂
Vu sur Thing-ology, le blog de LibraryThing, quelques conseils pour améliorer le côté convivial de son OPAC – si si, c’est possible, et pas avec des animations en Flash 🙂
Extraits :
– Parlez aux utilisateurs dans leur propre langage, pas avec du jargon
– Laissez les utilisateurs agir sur le catalogue avec des tags, des critiques et des évaluations (et pourquoi pas des pages pour et par les lecteurs ?)
– Laissez les utilisateurs accéder à vos données via des API – certains utilisateurs créatifs en feront sûrement quelquechose d’intéressant auquel vous n’auriez pas pensé.
– Incitez les utilisateurs à visitez le site tous les jours, avec de l’actu sur vos contenus, et idéalement sur eux et ces contenus
Et il y a plein d’autres comme ça dans ce post.
Tiens, une application du blogging que je n’avais pas encore rencontrée : le blog de recherche institutionnel. C’est ce qu’est en substance Egghead, le blog maintenu par l’Université de Californie à Davis. Son rôle est de présenter l’actualité de la recherche scientifique de l’université, mais pas en une simple liste de posts sur les manifestations diverses organisées par l’université : il y a derrière un véritable travail de « veille journalistique », avec des liens pertinents vers de nombreuses sources.
C’est un personnel du service de communication de l’université qui l’anime. Entre parenthèses je remarque les effectifs conséquents du service Comm’ de l’UC Davis, et leur pages de présentation sur le site web : c’est clair, complet, convivial. C’est le minimum me direz-vous ? Disons que comparé à ce qu’on peut trouver dans certaines universités françaises, c’est déjà beaucoup.
Une nouvelle revue en SIB chez « nos cousins canadiens », comme on dit à la télé : Partnership, the Canadian Journal of Library and Information Practice and Research. Elle a apriori tout pour plaire : elle est en open access, hébergée sur une plateforme OJS, elle contient des articles peer-reviewed. Il y a même dans le numéro inaugural un article en français ! 😉