Dans le calendrier qui rythme la vie trépidante du responsable de la doc élec, le mois de février est le début de la longue quête du saint graal, qui va lui permettre de renseigner les indicateurs RAP puis l’ESGBU, faire son rapport d’activité, voire un bilan statistique annuel (je suppose que c’est à peu près pareil partout, enfin chez moi c’est comme ça) : la collecte des statistiques d’usage.
Pourquoi cette activité en apparence anodine prend-elle des allures de parcours du combattant ? L’objectif n’est pourtant pas insurmontable a priori : il s’agit de mettre dans un tableur ou une base de données des informations pour évaluer l’utilisation des ressources électroniques achetées par son établissement, données sur l’utilisation qu’il paraît pertinent de pouvoir croiser ensuite avec les coûts, les effectifs, etc. Mais tout un tas d’embûches guettent le bib-doc-élec :
– les éditeurs qui ne fournissent pas de statistiques du tout (Dalloz)
– les éditeurs qui fournissent des stats en pdf (vachement sympa quand on fait son rapport avec excel, ben oui pour faire des calculs c’est quand même plus indiqué) (Doctrinal, Juris-Classeurs)
– les éditeurs qui n’ont visiblement jamais entendu parler de COUNTER (tous les éditeurs juridiques)
– les éditeurs qui inventent leurs propres indicateurs (Universalis, Kompass)
– les éditeurs qu’il faut relancer plusieurs fois par mél pour récupérer les statistiques (Doctrinal, Lamyline)
– les éditeurs qui fournissent des stats « roulantes » sur 12 mois (Chemical Abstracts)
– les éditeurs qui fournissent des chiffres pour un groupement d’établissement, sans moyen de les distinguer (par IP par exemple) (Factiva)
– et j’en oublie sûrement…
Du coup cette opération, qui devrait prendre à mon avis une semaine maximum tout compris (collecte + traitement des données), s’étale sur 1 à 2 mois, et le bibliothécaire doit composer avec cette contrainte méconnue (ou ignorée) des responsables, qui nous demandent des chiffres « même partiels » pour début mars…
[photo : shiratski]