Le Comité de la Recherche Scientifique et Technique (CREST) a été chargé par la Commission Européenne d’enquêter auprès des membres de l’UE sur l’accès à l’Information Scientifique et Technique à l’ère numérique. Les résultats de l’enquête mettent en lumière les éléments suivants :
1) Malgré une augmentation des initiatives menées par les universités, les bibliothèques et les organismes financeurs, très peu de stratégies nationales ont émergé sur les problématiques d’accès, de diffusion et de conservation de l’IST. D’où une grande méconnaissance des possibilités d’auto-archivage par les chercheurs, un investissement minime desdits chercheurs dans la diffusion (qui ne représente qu’entre 1 et 10% de l’activité de recherche), des taux de TVA pénalisants dans certains pays (elle est toutefois remboursée aux bibliothèques
2) De nombreuses déclarations, prises de positions et initiatives nationales et multi-nationales existent, mais il n’y a toujours pas de politiques nationales claires et fortes sur les questions liées à l’IST, notamment sur l’Open Access.
3) Dans la plupart des pays les questions d’archivage pérenne se sont focalisées sur le patrimoine culturel, et pas suffisamment sur le patrimoine scientifique, d’où une faible sensibilisation des chercheurs aux enjeux de la conservation de leurs travaux sur le long terme.
Le comité préconise :
– La mise en place de stratégies nationales claires et cohérentes pour l’accès et la diffusion de l’IST, qui faciliteraient une coordination européenne. Elles devraient prendre en compte les questions d’Open Access, de copyright, de diffusion des résultats de la recherche, de TVA sur l’électronique, d’archives ouvertes et d’interopérabilité.
– L’amélioration de la coordination des politiques d’accès et de diffusion, afin de traiter des points tels que l’Open Access, les négociations avec les acteurs commerciaux de l’édition (plus de transparence sur les « big deals » et des clauses favorisant le libre accès), l’interopérabilité des archives ouvertes.
– L’extension des stratégies de conservation nationales existantes au domaine spécifique de l’IST, qui passe par une nécessaire prise de conscience des chercheurs.
[photo : Stephan Geyer]