« Alors que l’édition investit rapidement les e-books, et qu’une grande partie de nos usagers s’y met aussi (je reconnais que cette tendance n’est pas encore complètement avérée, et qu’elle ne signifie pas forcément la fin de l’imprimé), les bibliothèques doivent également s’en préoccuper. De plus en plus, nous n’aurons plus à acheter quoi que ce soit. Il est fort probable que nous ayons plutôt à négocier des accès à de grandes masses de contenus numériques.
Ce qui signifie que le temps de la sélection titre à titre sera bel et bien terminé. En fait, l’augmentation des plans d’acquisition et autres outils de développement des collections a rendu ce type de sélection largement dépassé pour de nombreuses bibliothèques, mais le mouvement vers le numérique le rend à la fois inévitable et indéniable.
Cela signifie aussi qu’on va demander de plus en plus aux bibliothécaires responsables de politique documentaire, ou à ceux qui travaillent pour eux, de devenir des gestionnaires de licences. De nouvelles compétences, comme la capacité d’analyse du contenu juridique ampoulé des conditions d’utilisation, seront nécessaires. La connaissance des formats d’e-books, des plateformes de diffusion, des types de mesures techniques de protection, et de toutes sortes d’autres notions qui nous sont encore ésotériques va devenir / est en train de devenir incontournable pour les bibliothécaires chargés de politique documentaire.
Y sommes nous prêts ? Les écoles de bibliothécaires forment-elles à ces compétences ? Existe-t-il dans le cadre de la formation continue des possibilités pour l’acquisition de nouvelles compétences comme la négociation de contrats ? J’ai l’intuition que non, et cela m’inquiète. »
Library collection development = Licensing, selon Roy Tennant.
[photo : Stacy Young]