L’étude The value of UK HEI’s to the publishing process du JISC s’est penchée sur le coût des publications scientifiques pour les établissements d’enseignement supérieur et de recherche du Royaume-Uni, sachant que :
– la communication scientifique ne peut pas se passer du peer-review
– le peer-review est réalisé gratuitement par les chercheurs
– le nombre d’articles scientifiques est en augmentation constante, et donc le peer-review aussi.
Elle arrive à des chiffres non négligeables :
– le travail de peer-review est estimé à entre 110 et 165 millions de £
– la participation à des comités éditoriaux représente 30 millions de £
Si l’on ajoute à cela la dépense annuelle des établissements consacrée aux abonnements en ligne, pour pouvoir consulter les articles de revues, estimée à entre 113 et 121 millions de £, la facture se monte annuellement à entre 253 et 316 millions de livres sterling, ie entre 300 et 400 millions d’euros.
Avec de telles sommes, les établissements ne pourraient-ils pas mettre en place un système de production, de diffusion et de conservation de l’information scientifique ? C’est ce que propose Brad Wheeler, de l’Université de l’Indiana dans cet article d’Educause Review, avec « the Big Digital Machine », un concept en cours d’élaboration au sein du Committee on Institutional Cooperation, un consortium d’universités du nord ouest des Etats-Unis. Le principe est que si les établissements se réapproprient leur recherche, ils seront en mesure d’en définir les modes d’accès, aussi bien en terme de droits qu’en termes techniques – l’idée c’est aussi de s’appuyer sur les outils existants, qui ont fait leurs preuves, comme Open Journal Systems (OJS), Fedora/DSpace/DuraSpace, Connexions, EPrints pour pouvoir gérer la totalité du workflow des publications. Une infrastructure de ce type pourrait fédérer aussi bien les sociétés savantes que les presses universitaires, voire les « petits » éditeurs pas encore passés au numérique. Tentant…
[Photo : cobalt123]