A la base, le problème est que prêter des e-books, c’est absurde. Un e-book est juste un fichier électronique. Il n’a pas besoin d’être prêté ou emprunté – il peut juste être copié, à l’identique, sans aucun dommage pour l’original. Le sale petit secret des éditeurs, c’est que les e-books les terrifient.
Les e-books sont attractifs pour les bibliothèques parce qu’ils ne se déchirent pas, ne peuvent pas tomber dans la baignoire ou être dévorés par le chien. Ils ne nécessitent pas de venir à la bibliothèque physiquement pour être empruntés, n’ont pas besoin d’être enregistrés à la main, ni d’être rangés sur une étagère, et ils peuvent être consultés simultanément par plusieurs personnes. Malheureusement, les éditeurs ont concentré une grand part de leur créativité sur la recherche de moyens pour s’assurer que la plupart de ces avantages soient inutilisables, et que le prêt de e-books défie les lois de la physique et de la nature.
The trouble with eBooks: publishers defying the laws of physics sur It’s not about the books.
Sont cités, comme exemples de l’imagination des éditeurs dans le domaine :
– la limitation du nombre de prêts autorisés (politique d’HarperCollins restreignant la circulation des e-books à 26 prêts)
– la limitation de la consultation dans les locaux de la bibliothèque (position de l’association des éditeurs britanniques)
– l’application du cycle de diffusion des livres physiques aux e-books
Conséquences : piratage massif, faute d’une offre légale suffisamment attractive (ça ne vous rappelle rien ?). Mais aussi possibilité pour les auteurs de sortir d’un système qui tente de protéger ses acquis par des moyens juridico-techniques (délais de sortie différente selon les pays, DRM…) au lieu de chercher à se renouveler. L’auteur n’est pas tendre avec les éditeurs, qui, selon lui, ne font pas leur travail de sélection correctement puisque l’édition reste envahie d‘antibooks.
[photo : ToastyKen]
Il est toujours plus rapide d’enregistrer une liseuse que 50 livres papier !
Quant à la consultation simultanée par plusieurs personnes, Marlène voulait dire qu’au lieu d’acheter X exemplaires d’un livre (papier), on peut en acquérir 1 seul sous forme de livre numérique, et X personnes, chacune de leur côté, peuvent le consulter en même temps (cas de Cyberlibris). Ce qui est quand même à relativiser, car certains éditeurs numériques limitent le nombre de consultation simultanée (Numilog par exemple, si je me souviens bien).
Sinon question vocabulaire, pour moi l’ebook c’est le livre numérique (contenu), et la liseuse, reader, tablette,… le contenant.
En tout cas, je comprends l’appréhension de voir débarquer des « HarperCollins » français et autres joyeusetés… ah le système marchand…
Si le fond de ce billet est de dénoncer les pratiques des éditeurs concernant l’édition électronique je suis tout à fait d’accord. Mais l’entrée en matière laisse à désirer à mon avis.
« Un e-book est juste un fichier électronique. »
Non un e-book est un appareil qui permet de lire un fichier électronique. C’est différent. Il ne faut pas confondre les données et la machine.
« Les e-books sont attractifs pour les bibliothèques parce qu’ils ne se déchirent pas »
Sans doute mais un e-book plante parfois, pas un livre.
« ne peuvent pas tomber dans la baignoire »
Ah bon ? Ils flottent ? Ils sont waterproof ?
« ou être dévorés par le chien. »
Dépend du chien.
« Ils ne nécessitent pas de venir à la bibliothèque physiquement pour être empruntés ».
Pas sûr que ce soit très attractif pour une bibliothèque ça.
« n’ont pas besoin d’être enregistrés à la main »
Le prêt d’une liseuse nécessite qu’il soit enregistré d’une manière ou d’une autre.
« ni d’être rangés sur une étagère »
Il faut malgré tout bien les ranger, non ?
« et ils peuvent être consultés simultanément par plusieurs personnes. »
Je vois difficilement comment lire à plusieurs sur une liseuse.
Le terme e-book désigne à la fois le contenu et le contenant, ici c’est bien du contenu qu’il s’agit (vous employez vous-même le terme de « liseuse » à la fin de votre commentaire, qui, lui, correspond bien au contenant).
juste du bon sens, non ?
voir aussi http://stallman.org/articles/ebooks.pdf, ou http://bibliomancienne.wordpress.com/2011/02/28/la-declaration-des-droits-de-lutilisateur-de-livre-numerique-ebook/ et les versions ultérieures