Archive pour 10 mars 2008

LibraryThing dans ton OPAC

Vue sur ACRLog, le blog de l’Association of Colleges and Research Libraries, cette interview des responsables techno des bibliothèques du consortium de grandes écoles de Claremont (Californie) donne un exemple des enrichissements possibles du catalogue grâce à LibraryThing : ajout des tags de LT lorsqu’ils sont disponibles (sous la forme d’un nuage), ajout de suggestions (lien vers des ouvrages similaires), gestion des éditions multiples (FRBR).
13101ff28108b3b45c40b505afe9ed68.jpgComment ça marche : la bibliothèque envoie sur le serveur de LT une liste d’ISBNs, le serveur renvoie un morceau de code que la bibliothèque n’a plus qu’à insèrer dans son OPAC. Quand on lance une recherche, le système va vérifier si les ISBNs sont présents dans la base de LT et si c’est le cas afficher les données issues de LT sur les notices correspondantes. (exemple Potter)

Les bibliothécaires interrogées insistent sur la facilité d’implémentation du système, et regrettent de manquer de temps pour utiliser toutes les fonctionnalités disponibles (FRBRisation et personnalisation notamment). Elles aimeraient des améliorations : l’alimentation en temps réel, la connexion avec des ouvrages sans ISBN, l’inclusion de l’indexation LCSH…

Mais l’équipe de LibraryThing ne chôme pas : en effet, d’autres fonctionnalités sont en cours de développement, comme l’affichage des reviews, et la possibilité pour les utilisateurs de tagguer les ouvrages, et de les évaluer (leur donner une note).
LibraryThing for Libraries, ou comment rendre son catalogue un peu 2.0 sans réinformatiser 😉
[photo : j.towbin]

Closed access pour l’ACS

a33926119ba6c7b364daf6778f1fc174.jpgL’American Chemical Society est la société savante de référence de la recherche en chimie (active depuis 1876). Pour ses plus de 160 000 membres, elle organise des congrès, édite des ouvrages et une trentaine de revues scientifiques de haut niveau. Elle produit les Chemical Abstracts : il s’agit au départ d’un index de la littérature scientifique, auquel s’ajoute un ensemble d’outils (SciFinder Scholar) et de bases de données spécialisés, notamment le CAS registry, une base de substances chimiques qui fournit à chaque substance un numéro unique d’identification – une sorte d’ISBN 😉 – largement utilisé par les différents acteurs de la recherche en chimie (plus de 1300 institutions y sont abonnées).
L’ACS est par ailleurs une entreprise florissante, qui représente un chiffre d’affaires de 121 millions de dollars (je ne suis pas bien sûre que ce soit le CA, et j’ai du mal avec les millions, corrigez-moi dans les commentaires) et emploie près de 2000 personnes un peu partout dans le monde.
L’ACS se distingue aussi parce que c’est un éditeur « blanc », selon la terminologie Romeo/Sherpa, c’est à dire un éditeur qui, soit ne s’est pas prononcé par rapport à l’Open Access, soit s’est prononcé contre, et donc n’autorise pas, par exemple, les auteurs à déposer leurs pre- ou post-prints dans des archives institutionnelles ouvertes.
a1b3f2820984561d9e2ea42ef99912d2.jpgPas vraiment étonnant, donc, que la société refuse que les données du CAS registry soient utilisées pour alimenter les données chimiques de plus en plus nombreuses que l’on trouve sur le portail de la chimie de Wikipedia : ces numéros sont protégés par le copyright. Pour donner un ordre d’idées, le registry référence 27 millions de substances, on en trouve 1000 à 2000 sur wikipedia… Ce n’est pas une raison, certes ! Mais ce type de restriction va à l’encontre du mouvement de libération des données pour une plus grande dissémination de la recherche scientifique qui semble prendre chez certains chercheurs, notamment en chimie (voir par exemple l’Open Access Organic Dictionnary, dictionnaire spécialisé à utiliser avec votre traitement de textes préféré).
Certains d’ailleurs appellent au boycott pur et simple du registry, et proposent d’utiliser les identifiants de la base libre PubChem, qui, en référençant plus de 20 millions de substances, est désormais une alternative crédible (et compatible avec les directives de dépôt des NIH, ce qui est un atout).

[via OAN] – [photos : D.Miss(terre), most uncool]


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