Archive pour juillet 2010

Le marché du mardi, n°41

OPEN STUFF

– Elsevier teste la « validation communautaire » avec PeerChoice : pendant 3 mois, les articles soumis pour publication à la revue Chemical physics letters sont proposés à la validation de qui veut, du moment qu’il est enregistré – et qu’il a quelque expertise dans le domaine, cela va de soit. C’est une option offerte en parallèle au système de validation par les pairs traditionnels (où les spécialistes du domaine sont sélectionnés puis invités à valider les articles par le comité éditorial). On n’est pas encore dans la transparence complète (c’est pas de l’open peer-review), mais c’est un pas vers une ouverture à des modes de validation alternatifs, qu’il est intéressant de signaler.

– 20% des articles scientifiques publiés en 2008 étaient accessibles librement en 2009, soit sur le site de l’éditeur (8%), soit dans une archive ouverte (12%), selon cette étude publiée dans PLoS One. Mais puisqu’on vous dit que l’Open Access augmente la visibilité de la recherche…

– Springer lance sa collection de revues en open Access : SpringerOpen, c’est son nom, proposera un portefeuille de revues – dont on ne connaît pas encore la taille – entièrement en libre accès, et dont les contenus seront sous licence Creative Commons. Apparemment cette collection se veut « un complément entre le portefeuille historique des revues Springer et la liste (croissante) de plus de 200 titres en sciences de la vie et sciences biomédicales de BioMed Central ». Par ailleurs 2011 devrait voir les premiers effets du modèle « auteur-payeur » de Springer sur ses titres participant au programme OpenChoice : a priori une trentaine de revue a proposé un nombre significatif de ses articles en libre accès – financé par les auteurs, donc -, ce qui aura pour conséquence une baisse des tarifs des abonnements l’an prochain.

– Le JISC nous offre une synthèse très complète sur l’Open Access, avec définitions, études de cas, chronologie et rappel du travail de recherche mené au sein du JISC sur l’OA. Brilliant.

– Une source bien informée me signale que les définitions sur l’open access (institutional repository, etc.) vont officiellement faire leur entrée dans les normes internationales, notamment la 2789 statistiques de bibliothèques qui est en cours de révision. Stay tuned.

DOC ELEC STUFF

– Avis de grand frais sur les prix – en ces temps caniculaires, qui s’en plaindrait ? – des revues scientifiques : certains éditeurs, conscients de l’impact de la crise économique sur les budgets publics, s’engagent à geler leurs tarifs pour l’année à venir, ils sont priés de se signaler sur ce message de Liblicense, pour que la Medical library Association puisse en dresser la liste, comme elle l’avait fait l’an dernier.

– L’accès à la base de données statistiques de la FAO – FAOSTAT – est désormais libre et gratuit.

[photos : filou30, vincen-t]

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A day in the life #5

C’est la dernière semaine de juillet, et donc le retour de l’opération library day in the life, qui consiste pour les bibliothécaires à raconter ce qu’ils font de leurs journées. Ca peut paraître un peu gnan-gnan comme idée, mais en fait c’est une bonne occasion de voir ce qui se fait ailleurs et de découvrir qu’il existe des bibliothécaires dans des domaines un peu moins courants (voir la journée d’un bibliothécaire chargé de R&D, ou celle d’une documentaliste dans le spectacle).

Les participants peuvent relater leur journée dans un billet de blog, mais aussi twitter leur journée : on peut les suivre avec le hashtag #libday5.

Je ne vais pas rentrer dans le détail en ce qui me concerne, ma journée s’étant principalement concentrée sur une seule tâche – ô combien passionnante – : la rédaction des procédures pour l’utilisation du module circulation du nouvel SIGB, ainsi qu’un point avec les personnes qui vont former les agents au dit module sur l’organisation des formations, histoire d’être tous au point lors de la mise à feu du système le 01/09/2010. J’en suis déjà à la 2ème version du document, et à mon avis ce n’est pas la dernière… 😉

Vous trouverez la suite de ma semaine sur twitter (@mdelhaye).

[photo : @simonhucko]

L’OA « vert » n’est pas la panacée

« La voie « verte » vers le libre accès est simple : pour chaque article de revue scientifique, il faut qu’au moins un des auteurs fasse le nécessaire pour s’assurer que l’article en question est accessible en ligne librement, où que ce soit. Ils peuvent le déposer dans PubMed Central, ou bien mettre le pdf ou leur propre version de travail sur leur site web. Cependant, la méthode préférée de nombreux défenseurs du libre accès « vert » reste le dépôt dans une archive institutionnelle : chaque bibliothèque universitaire gère sa propre base de données des publications des chercheurs qui y sont affiliés. C’est effectivement une solution au problème de l’impossibilité d’accès aux articles que l’on souhaite lire.

Ca va vous paraître une hérésie, mais le problème de l’accès n’est pas intéressant. Les éditeurs commerciaux butés ont raison quand ils disent que la plupart des gens peuvent lire la plupart des articles qui les intéressent. Oui, cela signifie envoyer des messages aux auteurs, pirater entre amis, et emprunter des mots de passe, et oui, c’est un vrai problème, et non, les éditeurs commerciaux n’ont aucune excuse pour ne rien faire contre ça. Mais ce n’est plus un problème intéressant. Nous laisser lire un article librement, sans avoir à se connecter ou à harceler l’auteur au bout de 12 mois, ce n’est pas une révolution.

Il y a d’autres problèmes tout aussi ennuyeux dans le domaine de la publication scientifique que le libre accès « vert » ne résout pas. Comme par exemple trouver comment les bibliothèques universitaires peuvent échapper aux éditeurs parasites (ceux qui ne jurent que par l’accès sur abonnement), qui sont en train de tuer à petit feu leurs hôtes sans défense. Le libre accès « vert » envoie à ces éditeurs parasites le message qu’ils peuvent continuer à vider les bibliothèques de leurs budgets en leur vendant des bouquets d’abonnements à des revues de faible qualité que peu de gens veulent lire, du moment qu’ils ouvrent l’accès aux articles au bout de 12 mois.

C’est maintenant, alors que les bibliothèques sont confrontées à leurs plus grandes restrictions budgétaires depuis le début de la crise, le moment idéal pour qu’elles aient le cran d’intervenir, de dire « non », et de se débarrasser de ces parasites une bonne fois pour toutes, avant que quelqu’un n’arrive et ne les bâillonne derrière un énorme sparadrap. Les étudiants devraient se révolter en apprenant qu’ils vont devoir se passer de manuels et d’ordinateurs parce que leurs bibliothèques préfèrent dépenser plusieurs dizaines de milliers d’euros pour un bouquet d’obscures revues de seconde zone. Au lieu de cela, nous sommes distraits par le libre accès « vert », parce qu’on nous dit que c’est de cela que la recherche a désespérément besoin. »

Joe Dunkley dans « Green is no goal« , sur Journalology. Il évoque ensuite les « vraies révolutions » pour la recherche : la diffusion ouverte de données dans des formats structurés (il cite l’exemple de ce qui a été fait en génomique), et l’open notebook science (la science « ouverte », dont les partisans diffusent librement leurs travaux, recherches et expérimentations en cours, en toute transparence), susceptible de modifier profondément selon lui la manière de faire de la recherche.

[photo : gfpeck]

Usages des outils en ligne par les bibliothécaires


Ce sont les résultats d’une enquête menée auprès des bibliothécaires membres de Webjonction, la communauté pédagogique d’OCLC, à propos de leur usage des outils en ligne.
Curieux : un bibliothécaire sur 2 n’utilise jamais les fils RSS. Et visiblement les listes de diffusion ont encore de beaux jours devant elles : elles sont utilisées quotidiennement par un bibliothécaire sur 2, voire 3 sur 4 dans les BU.


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