« Les bibliothèques n’ont aucun sens dans le futur », a déclaré Shatzkin depuis la tribune dans une bibliothèque datant de 1828. « Quiconque a accès à internet a déjà à sa disposition bien plus d’ouvrages que dans cette bibliothèque », a-t-il souligné. « Nous n’avons pas besoin de bâtiments. Il y aura une demande constante de bibliothécaires, on aura besoin de leurs compétences, tout comme on aura besoin de celles des éditeurs. »
Mike Shatzkin in Montreal: Libraries don’t make sense anymore. Puis précisions, suite aux réactions produites par ces déclarations :
« Dans un monde rempli d’e-books, ce que le nôtre sera dans 10 ou 15 ans, les livres imprimés n’auront pas complètement disparu ; mais ils seront soit « exotiques », soit très spécifiques. Ils ne seront plus un moyen banal ou ordinaire de fournir du contenu comme ils le sont aujourd’hui.
Je m’attend aussi à un monde dans lequel nous aurons tous accès à / nous possèderons tous de nombreux écrans. Avec ces écrans, nous aurons aussi accès à un grand choix de contenus, comme ce que nous montre internet aujourd’hui. Mon intuition est qu’à ce moment là, notre abonnement à internet « standard » incluera un accès à plus de livres qu’il en existe dans la plupart des bibliothèques aujourd’hui, et des tas d’autres pour un coût supplémentaire symbolique ou parfois conséquent. Nous devrons choisir un (ou deux) écran(s) à transporter en partant le matin (ou pas : il sera possible d’emprunter des écrans chez Starbucks et dans le hall de l’hôtel et dans la salle d’attente du dentiste), mais nous aurons de toutes façons accès à des contenus où que nous soyons et à n’importe quelle heure. Comme le même écran nous fournira nos outils de productivité personnelle (le billet de blog que je suis en train d’écrire, la liste de courses chez le fromager avant de rentrer), nous connectera à nos comptes en banque, et, bien sûr, à nos agendas et à l’itinéraire pour la fête à laquelle nous serons censés nous rendre le soir, le stockage d’informations supplémentaires – que ce soit un livre, un magazine, un journal ou un carnet de notes – sera un anachronisme depuis longtemps dépassé.
L’objectif de base – l’objectif fondateur – d’une bibliothèque […], est de fournir un accès à des choses imprimées. Même la bibliothèque de quartier la plus petite a certainement abrité plus de contenu que n’importe quelle bibliothèque personnelle et, dans la plupart des cas, bien plus que ce qui serait disponible chez n’importe quel libraire. A l’origine, ce sont les livres qui ont défini la bibliothèque et ont attiré les lecteurs. Lorsque nous aurons tous accès à plus de livres sur nos écrans que ce que celle-ci contient, quel sera l’intérêt de la bibliothèque ? »
It will be hard to find a public library 15 years from now, The Shatzkin Files.
Quand j’étais petite, on jouait à « quel âge aurais-je en 2000 ? » « et je serai vieille, il n’y aura plus de voiture – on volera dans les airs, on aura la télé en odorama et on ira en vacances sur la lune » et depuis plus de 30 ans, on nous promet une civilisation sans papier grâce à l’ordinateur … je reste très, très dubitative vis à vis de ces prévisions …
Très bien. Et ?
Je veux dire qu’il y a cette phrase laconique qui précède la suite : « Il y aura une demande constante de bibliothécaires, on aura besoin de leurs compétences »
C’est-à-dire ? Lesquelles ? Pourquoi appeler ça encore des « bibliothécaires » ? On n’aura sans doute pas besoin de toutes leurs compétences, donc lesquelles.
Ou plus exactement : qui aura besoin desquelles ? Et quels choix faut-il par conséquent faire aujourd’hui pour être encore là demain ?
On aime cette veine futuriste où la description des relations humaines s’exonère de tout lieu 🙂 Disons juste que bibliothécaires viendront bosser dans un truc qu’ils laisseront ouvert au cas où (où sont les toilettes ?)