Et la preuve éclatante en est, nous apprend Nature, que plusieurs gros éditeurs, ceux qui font de grosses marges bénéficiaires, Elsevier, Wiley et ACS en tête, viennent de recruter, via l’AAP, l’Association des éditeurs, un cabinet de consultants en relations publiques, chargé de mettre en place une campagne de communication dénonçant les dangers de l’information en Open Access.
Le responsable de ce cabinet de RP n’est pas un tendre : à son actif, des campagnes de défense d’un dirigeant d’Enron ou contre Greenpeace ; il est d’ailleurs surnommé le pitbull des RP. Les premiers échos qui ont filtré sur les outils de cette campagne me semblent assez basiques : utilisation d’arguments simplistes, omission d’une partie de la réalité, alliance avec des groupes de scientifiques opposés à l’OA. J’ai vu également souvent évoqué dans les réactions nombreuses des bloggueurs (recensées par Peter Suber) le terme FUD (Fear, Uncertainty and Doubt) : il s’agit « d’une technique de désinformation basée sur le schéma suivant : instiller le doute, en s’appuyant sur la peur, au moyen d’informations non vérifiables (incertitude) » (Wikipedia). On sort donc la grosse artillerie, sans doute à la hauteur de la menace dans le fantasme des éditeurs, qui ne lésinent pas sur les moyens : le coût annoncé pour la contribution du cabinet de RP à cette campagne est estimé à entre 300 000 et 500 000 dollars – imaginons combien d’archives ouvertes et de projets de numérisation pourraient être mis en oeuvre avec ça… Ce qui nous rappelle aussi, pour ceux qui douteraient encre, que nos « chers » éditeurs sont encore loin de la faillite…
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