Zotero commons

8dca70c9e0dfebda425ab1b79f39baa5.jpgZotero est, pour faire simple, une extension qui permet de gérer des références bibliographiques depuis le navigateur Firefox (pour plus d’explications, allez voir les gars de l’Urfist, ils sont fans de Zotero). Le Center for history and new media de l’Université George Mason, qui en est à l’initiative, vient d’annoncer un partenariat avec l’Internet Archive, baptisé Zotero Commons. Il s’agit de permettre aux chercheurs, via Zotero, de déposer dans l’Internet Archive, de divers documents : des documents qu’ils auront numérisés, ou bien des documents produits nativement au format numérique ; le stockage et l’OCRisation étant effectués sur les serveurs de l’IA.
Beau projet, qui pose toutefois question sur les relations entre cette archive centralisée et les éventuelles archives institutionnelles locales (tiens, ça me rappelle quelquechose) ; le projet se situant dans un environnement complètement open source, on peut cependant raisonnablement imaginer le développement ultérieur de connecteurs vers les archives locales. Autre écueil, souligné sur son blog Library 2.0 : an academic’s perspective par Laura Cohen, qui regrette que les bibliothèques ne soient pas associées au projet : Zotero Commons : who needs libraries ?. En effet, cet article d’Inside higher education qu’elle commente, affirme que « les projets de numérisation des vastes fonds des bibliothèques ne manquent pas d’ambition, mais les modes d’accès aux documents, ainsi que les questions de copyright sont 2 facteurs qui ont freiné le développement d’archives en ligne. » Cette initiative serait un moyen de « court-circuiter » (to bypass) les bibliothèques, en faisant circuler les documents directement entre chercheurs (tiens, ça me rappelle quelquechose).

C’est en tout cas l’occasion de s’interroger sur le rôle des bibliothèques dans le paysage des Archives Ouvertes, qui doivent encore gagner en légitimité dans la communication scientifique « directe », ainsi que sur leur place dans les institutions universitaires : le fait qu’elles ne soient même pas consultées (et encore moins impliquées) sur les aspects de numérisation en dit long sur la façon dont elles sont perçues par les acteurs (institutionnels, chercheurs) de ce type de projets.
[Photo : Thirteen letters photography]

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4 Réponses to “Zotero commons”


  1. 1 MRG 07/01/2008 à 00:00

    Sans vouloir minimiser l’intérêt de la discussion lancée par Laura Cohen et relayée ici, on peut tout de même nuancer en faisant remarquer que le projet Internet Archive se veut partie prenante du monde des bibliothèques: non seulement IA se donne comme objectif de bâtir une « Internet Library » (ce qui pourrait n’être qu’une façon de dire) mais IA est membre de l’ALA (« American Library Association »). Voir en particulier:http://www.archive.org/about/about.php#research

    et la mise au point de Dan Cohen en commentaire du billet de Laura Cohen:http://tinyurl.com/33rm2a

  2. 2 GG 05/01/2008 à 00:00

    Marlene suite du « Oops » sur http://urfistinfo.blogs.com/urfist_info/2008/01/cahiers-de-rech.html

    Pour ce qui est du « juridique », c’est effectivement flou ou plutôt variable selon les pays… néanmoins pense à notre BV local, quand je récupère un texte avec le service de la docélec de mon univ que je le glisse dans ma partie doc…et qu’en suite, de manière fortuite, je partage mon répertoire avec des collègues… je dois être dans l’ilégalité… les ZC privés fonctionneront un peu comme cela j’imagine.

    concernant le rôle des bib…. joker 🙂

    enfin disons que je suis mal placé, mais c’est vrai que les chercheurs ont une tendance à s’organiser eux mêmes surtout quand ils ne trouvent pas ce qu’ils veulent en BU (services ou documents)… mais bon on pourra en discuter plus longuement autour d’un verre pour fêter cette nouvelle année

    sinon, mais tu l’as certainement déjà lu : http://blogues.ebsi.umontreal.ca/jms/index.php/2006/08/16/58-vers-des-archithecaires

  3. 3 B Majour 04/01/2008 à 00:00

    Bonjour

    Oui, c’est vrai qu’une bibliothèque représente un frein dans l’esprit de beaucoup, car seul le bon côté des choses est entrevu à la base de ces projets d’archives ouvertes.

    Soit des gens honnêtes « publiant », distribuant des oeuvres dont ils détiennent les copyrights, ou qui sont libres de droit.

    On le présuppose aussi : seuls des gens « éclairés » vont distribuer les oeuvres de cette façon.

    « Eclairés », c’est-à-dire des personnes avec l’optique de l’enrichissement mutuel, culturel et scientifique, et autres.

    Et puis, on se retrouve comme dans le cas de http://www.scribd.com, à faire la chasse aux oeuvres copyrightées, à éliminer ce qui est contraire aux bonnes mœurs, etc. Sans louper les immanquables squatteurs publicitaires, et autres manipulateurs d’informations qui sévissent un peut partout.

    Parce que le Net est ouvert à tous, absolument tous.

    Il se trouve aussi le problème de l’indexation, (du travail d’indexation, tag ou autre, utilisable par la majorité), devant la profusion de documents qui montent d’un seul coup sur le site.

    Comme nous n’avons pas, là, des documents validés (par un éditeur, ou une autorité légitime/ légitimée), ce travail revient à celui qui ordonne l’archive ouverte… si elle est ordonnée, et non laissée à la seule « maîtrise » d’un éventuel moteur de recherche.

    Ordonner, une tâche rapidement insurmontable pour un individu seul, mais qui devient possible lorsqu’une communauté se penche sur le problème de la validation. Une communauté qui fait elle-même la police dans ce qui est acceptable ou non (cf. les discussions sur Wikipedia pour se rendre compte qu’il se trouve des points litigieux, et des mises à jour permanentes suivant les idéologies (personnelles) des uns et des autres… ce qui prête à discussion »s »)

    Avons-nous une telle communauté de bibliothécaires ?

    Non.

    Pas encore.

    Seulement quelques geeks (comme il a été si bien dit).

    By-passer les bibliothèques semblent un moyen facile… à court terme.

    Lorsque les premières lettres ou mails pour violation de Copyright apparaissent, que le site est susceptible d’être fermé de manière unilatérale, ce genre de projet commence à peser lourd, pour celui qui le gère. Et si on restreint l’accès, on se coupe du public honnête, on alourdit la validation dans un monde où il faut aller vite, vite, vite.

    Le jour où une bibliothèque ira vite, vite, vite n’est pas pour demain.

    Et je doute que ce soit pour après-demain, tant l’attitude passée dans le monde des bibliothèques a toujours été : je développe Ma bibliothèque, dans Mon coin, pour Mon public… avec Mes collections (Mon trésor)

    C’est l’attitude du Dragon, qui veille, jaloux, sur son trésor, avec la crainte évidente de se dire : mais si je n’ai plus Mon trésor, pourquoi les gens viendraient-ils chez moi ?

    Le problème est que, maintenant, le public Mondial ! (*)

    Et cette donnée est difficile à faire passer auprès des financeurs locaux, qui tiraient une gloire évidente dans le fait d’offrir un service « unique » à leurs administrés : Ma bibliothèque, dans Mon coin, pour Mon public.

    Les chercheurs n’ont jamais travaillé sur ce principe, et la base même du Net découle de leur approche : je veux partager sur le Net mes connaissances pour les multiplier… avec le monde entier.

    Mais de manière plus réaliste : avec des chercheurs qui partagent les mêmes préoccupations que moi, qui travaillent dans le même domaine, au même niveau… dans le monde entier.

    Soit, à la même communauté de chercheurs.

    Pour confronter les approches, et éviter le gaspillage de crédits et temps chercheur.

    N’a-t-on pas la même problématique en bibliothèque : gaspillage de crédits et temps bibliothécaire ?

    (*) Mondial ?

    Oui, la réputation du World Wide Web est là. Mondial !

    Elle est fausse. D’abord il faut parler la bonne langue, le bon jargon et connaître les bons sigles. (BU, CMS, SIGB, et combien d’autres AtoZ sont incompréhensibles à celui qui ne les a jamais vus). Clairs pour la communauté, opaques pour tous les autres.

    On parle toujours à une communauté.

    Même dans les bibliothèques. On parle à la communauté de lecteurs qui pratiquent la bibliothèque, à ceux qui y trouvent de l’intérêt. Et donc à ceux qui en seront les meilleurs ambassadeurs.

    Alors, By-passer les bibliothèques ?

    Oui, d’accord. Mais tout dépend de qui veut by-passer les bibliothèques !

    Si ce sont des membres hors communauté de lecteurs de la bibliothèque, qui ne l’utilisent pas, ne l’utiliseront jamais, quelle importance que ce by-pass !

    Si cela vient bien de lecteurs de la bibliothèque, de gens qui l’utilisent, oui, cela devient intéressant de s’en mêler. Sans doute pas de créer le service (on n’est jamais mieux servi que par soi-même), mais d’assister le service, de renforcer son intégration auprès de la communauté de lecteurs et de l’ouvrir à toute la communauté pour en renforcer l’intérêt.

    Quitte à l’accueillir au sein de la bibliothèque même quand le besoin de régulation et/ou de pérennité se fera sentir.

    Ou à étendre ses possibilités en tant qu’acteur du système. A l’enrichir avec ses propres documents.

    Oui, pourquoi une bibliothèque devrait-elle toujours être le maître d’ouvrage ?

    Croit-on vraiment qu’une archive ouverte mondiale aura un seul maître d’ouvrage, ou plutôt des milliers de fournisseurs oeuvrant chacun pour augmenter sa masse critique.

    Le Web nous offre déjà la réponse : des millions de contributeurs construisent une archive ouverte mondiale chaotique, faute d’une coordination.

    On doit pouvoir rêver mieux de la part de professionnels travaillant avec le même esprit de communauté bibliothécaire.

    Cela suppose de repenser les termes : Ma bibliothèque, dans Mon coin, pour Mon public.

    En :

    LA bibliothèque, dans Un coin du Web, pour Notre public.

    LA bibliothèque pouvant être, et même devenant sûrement : une bibliothèque répartie sur une multitude de serveurs, mais avec un même OPAC, un même catalogue.

    Impossible me diront certains.

    C’est vrai si on pense à une architecture maîtrisée par un seul maître d’oeuvre ou même par plusieurs dans un seul OPAC mondial.

    Ça ne le devient plus lorsque je peux télécharger, dans mon OPAC, les données offertes par chaque bibliothèque de LA bibliothèque.

    Je choisis les données que j’incorpore dans mon OPAC local, parce que « Je » connais le public que je dessers… et ainsi, je peux faciliter sa sélection dans des millions (des milliards de documents).

    C’est bien beau d’offrir le monde sur un plateau, d’offrir des archives ouvertes à tire-larigot. Ça ne vaudra jamais : tiens, comme je sais que tu aimes XXXX, j’ai pensé à toi et je t’ai concocté une petite sélection bien choisie.

    C’est ce que font tous les amis.

    Même s’il y a le reste, tout le reste culturel et autre à disposition.

    Un ami vous fait gagner du temps, parce qu’il vous connaît, parce qu’il vous écoute et a noté ce qui vous intéressait… un ami peut aussi vous surprendre, en vous montrant autre chose.

    Bien cordialement

    Bernard Majour

  4. 4 dbourrion 31/12/2007 à 00:00

     » le fait qu’elles ne soient même pas consultées […] ce type de projets.  » : Ben voilà, à force de rater les virages, dans les bibs, ben les acteurs vont faire/font sans nous….

    Mais bor… de mer…, quand est-ce que le monde des bibliothèques (et pas seulement quelques geeks isolés) va s’apercevoir qu’il vit toujours dans le 19ème siècle… ????

    Ah zut, je voulais finir l’année sans m’énerver et c’est encore raté !

    Allez, bonne année 1808 euh… 2008 quand même…


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