« Quand j’étais à l’école des bibliothécaires, j’ai appris à mener un entretien de référence, bien que je n’ai jamais eu l’intention de faire du service de référence.
Quand j’étais à l’école des bibliothécaires, j’ai appris les bases du MARC, bien que je n’ai jamais eu l’intention d’être un catalogueur.
Quand j’étais à l’école des bibliothécaires, j’ai appris ce que c’était qu’un instrument de recherche, bien que je n’ai jamais eu l’intention d’être un archiviste.
Quand j’étais à l’école des bibliothécaires, j’ai appris les bases de la gestion et du budget, bien que (à ce moment-là du moins) je ne pensais pas que je finirais par faire de la gestion de bibliothèque.
C’est juste le reflet de la réalité d’une profession avec de multiples spécialisations. Vous apprenez les bases de choses que vous n’utiliserez jamais. Pas de problème avec ça, et pas besoin de discours idéologique sur « le coeur du métier » pour justifier cela. Le fait que « ce sont des choses que font les bibliothécaires » suffit.
Quand j’étais à l’école des bibliothécaires, on ne m’a pas appris à faire tourner un serveur. On ne m’a pas appris comment évaluer des logiciels et du matériel pour pouvoir en acheter. On ne m’a pas appris quelles lois s’appliquaient pour les usagers et pour les ordinateurs. On ne m’a rien appris sur la numérisation. On ne m’a pas appris à créer une page web, et encore moins à programmer.
A croire que ce ne sont pas des choses que font les bibliothécaires. A croire que je ne suis pas une bibliothécaire ? »
C’est juste un petit extrait d’un récent post de Dorothea Salo sur Caveat Lector (à lire en entier), qui plaide pour la reconnaissance des compétences informatiques dans le métier et des spécificités des bibliothécaires système (des bibliothécaires électroniques, appellez-les comme vous voulez).
Et bien sûr je ne peux qu’approuver, étant actuellement « à l’école des bibliothécaires » : je confirme, on apprend toujours le MARC, la Dewey, Rameau.
A faire tourner un serveur ? A faire un cahier des charges ? A parler le XML couramment ? Ou bien, pour sortir des pratiques techno-centrées, à monter et animer une séquence de formation ? A concevoir une campagne de communication ? A analyser des statistiques ? Non. Toujours pas.
[Photos : American libraries]
A l’Ecole de Bibliothécaires-Documentalistes (http://www.ebd.fr), on m’a appris les CMS, les flux RSS, la publication sous Spip, le droit d’auteur (avec Didier Frochot, quand même…), la réalisation de supports de communication, etc. ET aussi la Dewey, et ISBD, et la réalisation d’une bibliographie, etc. Et même Unimarc et un brin de Rameau pour la route !
Mine de rien, je ne suis pas mécontente d’être sortie de là…Deux ans à bosser, parfois et même souvent jusqu’à des heures indécentes, des sujets qui ne sont parfois qu’effleurés ce qui est très frustrant mais…Ces deux ans sont toujours utiles des années plus tard ! Comme quoi…
Par contre, après, faut décrocher les concours…Mais les postes, en île de France du moins, se trouvent sans problème (en contractuel s’entend).
Actuellement en formation à l’école des bibliothécaire j’abonderais dans le sens de Marlène. Est-ce toujours utile aujourd’hui d’apprendre la ponctuation de l’ISBD et que la majuscule est pour les catalogues papier, de faire le marc en détail pour toute la promo? Alors que rien, ou presque, n’est dit sur les évolutions à venir, qu’elles soient technologiques ou administratives? Favorisons les formations à MARC, à RAMEAU au fur et à mesure des besoins selon les postes et formons les bibliothécaires à l’évolution du métier.
Etant issu d’un IUT Infocom (option Bibliothèques cela dit) j’ai pu y apprendre à évaluer des progiciels, à maitriser les méandres du droit d’auteur, du droit de pret et du droit numérique, ou encore à coder en php et à administrer des bases de données…
« je confirme, on apprend toujours le MARC, la Dewey, Rameau. »
Où est le souci ? Le MARC étant utilisé au quotidien mieux vaut tout de même savoir de quoi il s’agit. Non ?
Ton cas est particulier, Marlène, car toi tu es rentrée à l’école en étant déjà bibliothécaire, pas d’inquiétude. Mais pour les autres, on constate tous les jours les dégâts lorsque l’on embauche des contractuels sortant d’un DUT InfoCom option Doc, la cata !