« Actuellement, mon hypothèse est que les bibliothécaires ont 2 façons d’acquérir des savoirs professionnels : soit par diffusion occasionnelle, soit par infusion continue. Je suis une inconditionnelle de la méthode de l’infusion continue. Je lis de la littérature professionnelle chaque jour, des biblioblogs et des blogs techniques et des revues en ligne et des rapports et des compte-rendus de conférences et tout ce que vous voulez. Je ne lis pas au hasard, je ne peux pas me le permettre. Je ne lis pas certaines personnes de mon propre domaine, souvent parce que leur lecture fait monter ma tension pour rien. Parfois je balance des rapports une fois que l’ai lu la fin du résumé ; ça ne vaut pas la peine. Parfois c’est tellement mauvais que je ne peux que jurer intérieurement et passer à autre chose. Et même comme ça, tous les jours je lis quelquechose. Quoi que ce soit.
Mes habitudes de lecture ne sont pas parfaites, la plupart de la « littérature » m’échappe. Cela allait mieux quand je faisais de la formation à l’automne dernier, parce que les cours avaient lieu dans la bibliothèque de l’école des sciences de l’information et des bibliothèques, et que j’étais à proximité immédiate des nouvelles revues au format papier. Cela irait mieux si plus de revues en SIB proposaient leurs sommaires par fils rss ; je fais l’effort de creuser un peu les infos qui me paraissent intéressantes une fois que j’en ai eu connaissance. Pour être honnête cependant, la plus grande partie de ma veille professionnelle se passe dans mon agrégateur Bloglines ces jours ci.
Quand même. Chaque jour. Chaque jour je lis quelquechose.
J’ai le sentiment que bon nombre de mes collègues préfèrent la méthode de la diffusion occasionnelle : vous allez à une conférence ou à un atelier ou à n’importe quelle sorte de réunion. Vous recevez ce que l’on vous dispense par à coups concentrés. Vous ramenez ce que vous avez appris. Vous reprenez votre travail et vous laissez filer, parce que vous êtes trop occupé pour lire, jusqu’à la prochaine conférence.
Je suppose que ça doit très bien marcher pour eux. C’est juste que je ne peux pas, vraiment pas, imaginer de fonctionner comme ça moi même. J’aurai l’impression d’avoir perdu la vue ou l’ouïe. »
Dorothea Salo, à propos des bibliothécaires qui n’ont jamais le temps de faire de la veille professionnelle.
[photo : drauh]