J’ai assisté en début de semaine aux journées d’études sur les ERMS organisées par le département études et prospective de Couperin. Petit compte-rendu.
L’objectif de ces journées était de voir, après 7 mois de travail sur les fonctionnalités souhaitées par les membres du groupe de travail sur les ERMS du consortium, si nos desiderata étaient en phase avec la réalité de l’offre commerciale disponible.
Il est à noter tout d’abord le sérieux avec lequel ces journées ont été préparées : nous disposions tous d’une grille d’analyse des produits très détaillée, basée sur un certain nombre de cas (une douzaine) auxquels les intervenants devaient répondre. Le but n’étant pas d’avoir des démonstrations purement commerciales, mais bien des réponses précises à nos interrogations sur la gestion des accès, l’interopérabilité, les statistiques etc. , chaque intervenant disposait de 3 heures, ce qui permettait d’aller assez loin dans le détail des solutions présentées.
Se sont succédées sur les 2 jours les présentations :
– de Verde (Ex-Libris)
– de V-Sources (Infor)
– d’ERM (Innovative Interfaces)
La dernière demi-journée était des plus intéressantes : les quelques bibliothèques ayant déjà un ERM ou équivalent sont venues nous faire part de leur expérience dans la mise en place et l’utilisation de ce type d’outil. Nous avons vu des solutions » maison » (INP Toulouse, SICD Grenoble) et des solutions commerciales (Verde à Paris 6, ERM à l’INIST et à Tours). UPDATE : On peut accéder aux présentations de l’après-midi en ligne.
Cela dit, mon bilan n’est pas très positif :
– L’offre commerciale n’est pas au point : aucun des outils présentés ne remplit totalement les fonctionnalités demandées, de nombreuses fonctions ne sont possibles que sous réserve de développements ultérieurs – clairement, il y a de la place pour d’autres outils, notamment libres
– L’offre commerciale est visiblement peu ou mal maîtrisée pas les équipes qui ont présenté les solutions et qui les distribuent en France, et je suis polie – ce qui n’est pas sans incidence sur la formation, le suivi et la maintenance des produits, voire sur le temps de paramétrage.
Je trouve d’ailleurs assez symptomatique que ces sociétés, qui nous vendent des SIGB par ailleurs, ne nous prennent pas au sérieux quand nous avons une demande bien définie : trop habituées à nous fourguer des produit fermés auxquels les utilisateurs doivent s’adapter, elles sont décontenancées lorsqu’à l’inverse les utilisateurs ont des demandes précises pour des produits correspondant réellement à leurs besoins.
– Pour être assez précisément définis, il y a quand même un léger flou dans les besoins, qui s’expriment à la fois en terme de gestion des ressources et en terme de diffusion au public : l’idée de la réutilisation des données de l’ERM pour alimenter un outil de signalement des ressources à destination du public, si elle est tout à fait pertinente, ne doit pas masquer la prégnance des fonctions de gestion administrative des ressources, il va falloir définir des priorités.
Mais tout n’est pas complètement négatif non plus 😉 :
– Toute l’offre commerciale n’a pas été vue : 360 Search de SerialSolutions, Goldrush restent à explorer
– L’offre libre aussi est à regarder de plus près, notamment les outils développés localement par les bibliothèques américaines, leur portabilité doit être étudiée
– L’intérêt de la mutualisation d’une base de connaissances est avéré, reste à imaginer dans quelle(s) condition(s) elle pourrait être alimentée (sachant que l’achat d’une base de connaissance commerciale ne suffira pas, et qu’il faudra quand même suivre les ressources qui n’y sont pas, notamment les francophones).
– L’idée d’un développement d’outil ne doit pas être écarté, loin s’en faut ; il paraîtrait pertinent de le sous-traiter auprès de l’ABES, par exemple.
Bref il reste encore du pain sur la planche avant que nous puissions avec sérénité nous débarrasser de nos feuilles excel…
[photos : evanleavitt, _boris, rofi]
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