J’ai assisté il y a peu à la journée d’étude organisée par l’IEP de Lyon sur le signalement des périodiques électroniques en SHS. Et j’en suis sortie perplexe : tout au long de la journée, on a mélangé les choses, le signalement avec l’accès, les contenus (les articles) avec les contenants (les revues) ; preuve que tout cela est très lié, certes, mais complique un peu les choses quant aux outils à mettre en place.
Pour la question du signalement des contenus, les expériences présentées sont certes intéressantes, mais montrent surtout que ce ne sont pas tant les outils de signalement qui manquent, qu’un réservoir de données, une base de connaissances dont chacun pourrait extraire les informations pertinentes pour sa discipline ou son thème de recherche. Là, on a des bibliothécaires et documentalistes qui passent un temps non négligeable à dépouiller (souvent) les mêmes revues, elles-mêmes déjà dépouillées en grande partie par ailleurs, par exemple sur Francis. Certes, tout le monde n’a pas un abonnement à Francis (et d’après ce que j’ai pu tester de la nouvelle interface sur OvidSP, ce n’est pas la peine de se précipiter dessus non plus, mais je m’égare), mais il me semble qu’on doit pouvoir faire mieux, avec les outils dont nous disposons aujourd’hui, que scanner des sommaires ou copier-coller, voire saisir, les mêmes données chacun dans son coin.
Une alternative intéressante à la constitution d’un réservoir ou d’une base de connaissances, c’est ce que propose le projet TicTOCS (presentation), qui utilise les fils RSS produits par les éditeurs pour constituer une sorte d’agrégateur personnalisé (on choisit les titres que l’on souhaite suivre).
Il nous a aussi été présenté l’outil Mir@bel, réalisé par les IEP de Lyon et Grenoble avec l’ENS-LSH, qui se propose de signaler dans un premier temps les revues francophones en SHS. Un peu comme ce que fait la BIMPE, présentée également, en le limitant aux SHS, et en s’intéressant aussi aux revues hors bouquet, voire aux revues au format papier. Une autre différence est que cet outil se veut pérenne, alors que la BIMPE oeuvre à sa disparition : Dominique Rouger, qui en est à l’initiative, plaide pour une standardisation des données fournies par les éditeurs. Le projet Transfer pourrait être un moyen de faire avancer les choses, si l’on étendait ce code de bonnes pratiques pour le transfert des titres de revues entre éditeurs à la mise en place de règles communes sur le format des mises à jour des catalogues des éditeurs. Mais revenons à notre mouton Mir@bel : pour être « rentable » (et donc pas trop gourmand en ressources humaines pour son alimentation), il doit atteindre une masse critique de titres, ce qui passe par la mutualisation avec un nombre important d’établissements – peut-être que le cadre institutionnel dans lequel la base a été développée favorisera les partenariats, on peut le souhaiter en tout cas.
Bref une journée foisonnante et stimulante (et je ne vous parle pas du portail des bibliothèques espagnoles qui nous a aussi été présenté, j’y reviendrai dans un prochain post), comme on aimerait en voir plus souvent.
[photos : *n*o*o*r*, andrefromont/fernandomo rt]
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