Archive pour novembre 2009

Retour de scène

Avec quelques collègues twitterers, nous avons couvert le colloque de Lille en direct avec l’outil en ligne Cover it live, que j’avais déjà vu à l’oeuvre pour la session Top Tech Trends de la conférence LITA forum : notes du 26/11notes du 27/11.

J’ai trouvé l’expérience plutôt réussie : le système permettant de se connecter à Twitter, il a été possible d’agréger aux commentaires faits sur Cover it live tous les messages twittés avec le hashtag #epef09, ainsi que des photos, ou des liens vers les sites mentionnés par les intervenants. Les stats indiquent une centaine de visiteurs uniques pour chaque journée, ce qui n’est pas rien pour un premier essai.

J’ai l’impression que ce genre de pratique va se propager, l’étape suivante étant, à mon avis, de faire entrer cette « manifestation parallèle numérique » en amont, ie dans l’organisation des colloques et autres journées d’étude : au même titre que les viennoiseries de la pause café, il faudrait prévoir de bonnes conditions pour une couverture numérique des événements : des prises électriques, de la wifi (ça en général, ça va), mais aussi un signalement des opérations « live » sur la page d’accueil de la manifestation, une présence de la manifestation sur les réseaux sociaux (page facebook, hashtag prédéfini), etc.

C’est ma 2ème expérience de « reporting numérique » cette année (la première c’était pour le blog des journées AO de Couperin), et je trouve tout cela très stimulant ; le fait de pouvoir partager le travail dans une sorte de compte-rendu collaboratif est à la fois rassurant (surtout quand les journées sont denses, on est moins stressé à l’idée de manquer un passage trop technique par exemple) et un peu contraignant : sachant que mes commentaires sont suivis par mes pairs en direct, j’essaye de ne pas dire trop de bêtises, voire de dire des choses intéressantes ;-).

Une pratique que je tâcherai de renouveler, sans aucun doute.

<Update>Gaël détaille l’opération de live-blogging sur son tout nouveau blog 24 hour library people<Update>

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Impressions de Lille

J’ai assisté les 26 et 27/11/2009 à la 2ème édition du colloque international EPEF (Évaluation des périodiques électroniques dans le réseau universitaire français : approche comparative par les usages). La thématique de cette année était « Ressources électroniques académiques : mesures et usages« . Je ne ferai pas de compte-rendu ici, parce que des actes très complets seront publiés au printemps 2010. Et parce que tous les supports de présentation seront disponibles en ligne (et traduits même, pour les interventions en anglais). Je me contenterai d’un focus sur quelques points qui m’ont paru intéressants :

– A propos des mesures d’usage : qu’est-ce qu’on comptabilise réellement ? Des articles, des téléchargements ? Ni l’un ni l’autre, pour Dominique Rouger (Université Jean Monnet, Saint-Etienne), qui préfère parler de SFTAR (Successful Full-Text Access Requests). Il propose en outre une manière originale de former l’ensemble des personnels d’une BU à l’utilisation des ressources électroniques, en leur demandant d’interroger une revue en ligne par jour. Ce qui a pour corollaire l’augmentation des statistiques d’usage et devrait donc entraîner une baisse proportionnelle des coûts à l’article – ce qui n’est pas vraiment le cas, car toutes les requêtes ne se valent pas (il distingue les requêtes académiques, les requêtes pédagogiques et les requêtes de manipulation), et tout ce qui est comptabilisé n’est pas pertinent.

– A la bibliothèque de l’Université de Wageningen, aux Pays-Bas, Marco Van Weller établit un coût prévisionnel des revues en fonction des coûts et statistiques d’usage de l’année précédente (vous trouverez les formules mathématiques dans son diaporama) ; comme bon nombre de BU, il n’a guère de marge de manoeuvre pour faire évoluer sa politique documentaire : 90% de son budget pour les ressources électroniques étant consacré à des bouquets, seuls les 10% restants peuvent faire l’objet d’ajustements.

– Il a pas mal été question de l’usage des archives ouvertes et des ressources libres, avec 2 questionnements un peu différents :

* Comment le mesurer l’usage des AO, sachant que les utilisateurs sont de plus en plus nomades, et que le site de la bibliothèque est loin d’être leur point d’accès privilégié ? La solution passe apparemment par la création d’un identifiant unique (comme le DOI existant pour les articles du secteur commercial) pour la littérature grise. [A noter également, sur la question des rapports entre AO et bibliométrie, l’approche qui consiste, comme c’est le cas à l’Université de Wageningen, à utiliser l’AO comme source de l’analyse bibliométrique, avec la conséquence non négligeable qu’un affichage plus visible de l’activité de recherche sur le web motive fortement le dépôt par les chercheurs.]

* Comment promouvoir l’usage des revues en open access (OA) auprès des communautés scientifiques ? L’étude menée par Revues.org montre des résultats symétriquement opposés en terme de public touché par Revues.org et Cairn (les étudiants consultent Cairn, Revues.org touche plus les étudiants avancés et les chercheurs). Il y a vraisemblablement un lien avec le fait que Cairn, payé par les bibliothèques qui s’y abonnent, bénéficie d’une promotion que n’a pas Revues.org, en libre accès. Car politique documentaire et libre accès, cela ne va pas de soi : il me semble avoir déjà évoqué ici le désintérêt des bibliothécaires pour ce qui se passe sur le web en dehors du site de la bibliothèque en général, cela semble se confirmer. Cela dit, les revues en OA comme les archives ouvertes, si elles sont en accès libre, ne sont pas pour autant « gratuites » (il y a toujours quelqu’un qui paye) : il y aura donc forcément un jour ou l’autre à évaluer leur intérêt pour leurs financeurs (les universités, les organismes de recherche et autres acteurs institutionnels). D’où l’importance de leur promotion et de la mesure de leur usage. Est-ce aux bibliothèques d’assurer cette promotion ? Cela ne semble pas encore acquis dans les pratiques de politique documentaire actuelles.

Ce ne sont que quelques-uns des thèmes abordés aux cours de ces journées très intéressantes – et très denses -, je mettrai le lien vers les interventions dès qu’elles seront disponibles, en espérant que les actes seront peut-être sous forme numérique ? On ne sait jamais…

[photos : marlened, Gideon Burton]

<UPDATE>Les supports des différentes présentations sont en ligne sur le site de l’EPEF.</UPDATE>

1923 et après

« L’analyse indique que les collections de livres imprimés édités aux Etats-Unis présentes dans Worldcat sont plutôt importantes : 15,5 millions de livres. Pratiquement les 2 tiers – les livres édités après 1963 – ont une forte probabilité d’être sous droits ; moins de 15% – ceux publiés avant 1923 – font vraisemblablement partie du domaine public, et le reste – les livres édités entre 1923 et 1963 – est potentiellement sous droits, si ceux-ci ont été renouvelés. Tout ce qui a été édité après 1923 représente 80% (=12,6 millions) des livres imprimés aux Etats-Unis présents dans Worldcat. Il est difficile de prédire le nombre d’oeuvres orphelines parmi ceux-ci, mais même une petite partie représenterait, en chiffres absolus, une masse considérable d’ouvrages, et demanderait un effort conséquent pour rechercher et clarifier les droits d’auteur. Une étude, basée sur l’examen d’un échantillon, estime le coût pour l’obtention des autorisations de numérisation et d’accès à 200$ par ouvrage. »

Extrait de la conclusion de l’article Beyond 1923 : Characteristics of Potentially In-copyright Print Books in Library Collections, par Brian Lavoie and Lorcan Dempsey d’OCLC dans le numéro de novembre de DLIB.

[Photo : New-York Public Library]

OA : puisqu’on vous dit que ça marche

Nature Publishing a annoncé que le coût des abonnements à 2 de ses revues (EMBO Journal et EMBO Reports) allait baisser de 9% en 2010. Oui, vous avez bien lu : le prix des abonnements va BAISSER. Et cela grâce aux articles publiés sur le modèle auteur-payeur : depuis 2007, l’éditeur propose aux auteurs de payer un forfait (généralement pris en charge par l’institution qui les emploie) s’il souhaitent rendre leurs articles disponibles en libre accès. D’après Nature publishing, le nombre d’articles publiés sur ce modèle en 2008 permet de couvrir en partie les coûts de publication, d’où la baisse. Cela pourrait être le début d’une réaction en chaîne : le coût des abonnements baisse, le lectorat s’agrandit, plus de chercheurs publient dans ces revues, dont le coût baisse, etc. Why not ?

[photo : sean dreilinger]

Twitter juridique

4058525652_f4b66cbc50_m.jpgVite fait en passant, une liste de comptes Twitter spéciale juridique, à recycler comme bon vous semble …

Les éditeurs
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Les associations, annuaires, portails et autres…
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http://twitter.com/viepubliquefr
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Juste une petite remarque : chez les éditeurs, à part pour les sites américains, le contenu est le plus souvent une reprise des blogs ou fils rss des sites, il n’y a pas à proprement parler de valeur ajoutée, mais c’est quand même assez encourageant pour être signalé – et ça reste utile pour ceux qui ont délocalisé leur veille sur Twitter.


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