Archive pour 13 janvier 2010

Godin met le feu aux bibs

[…] »Ceux qui utilisent [nos] services les apprécient, et nous leur en sommes éternellement reconnaissants. Mais reste la question de ceux qui ne les utilisent pas, et le billet de [Seth] Godin en est la parfaite illustration. Nous souffrons d’un problème d’image considérable, et cela met la profession en péril. Les budgets sont sabrés au niveau national comme au niveau local dans tout le pays. Les entreprises externalisent leurs besoins de documentation au lieu de garder un documentaliste dans leur personnel. L’état de Californie a pris des mesures de chômage technique à tous les niveaux, qui affectent les bibliothèques publiques aussi bien que les bibliothèques universitaires. Un grand nombre d’autres bibliothèques réduisent leurs horaires d’ouverture et licencient du personnel, tout en se demandant si elles ne vont pas fermer. Et en même temps on nous reproche de gaspiller l’argent public, parce que tout ce que nous sommes censés faire, c’est ranger des livres et dire aux gens de se taire. » […]

Toby Greenwalt, bibliothécaire, réagit à la polémique lancée par le gourou du marketing Seth Godin qui agite les bibliothécaires américains depuis une semaine (suivre #godingate sur twitter). Et Sarah Glassmeyer de commenter sur son blog :

[…] le principal problème avec ce billet vient des bibliothèques et des bibliothécaires. Si quelqu’un comme Seth Godin, qui a déjà rencontré des bibliothécaires et qui a de nombreux fans dans leur communauté, comprend si mal ce que nous sommes et ce que nous faisons, qu’est-ce que le péquin moyen peut bien penser des bibliothèques ? Voilà encore une sonnette d’alarme (une de plus) pour insister sur la nécessité pour les bibliothèques de repenser leur façon de se promouvoir. »

Dans le billet de départ, Seth Godin s’interroge sur l’avenir des bibliothèques à l’ère du numérique, et leur propose, pour survivre, « d’apprendre aux gens à prendre l’initiative intellectuelle » (« train people to take intellectual initiative »). Il ajoute :

« Une fois de plus, le net chamboule tout. L’information est gratuite maintenant. Plus besoin de rassembler des fonds publics pour acheter des ouvrages de référence. Ce sur quoi nous devons investir, ce sont sur des leaders, des sherpas et des enseignants pour amener tout le monde, des enfants aux seniors, à devenir plus offensifs dans leur recherche et leur utilisation de l’information, et dans leur capacité à se connecter et à entraîner les autres. »

Evidemment, on peut comprendre que cela en ait fait sursauter plus d’un : aider les gens dans leur recherche d’information, les former aux méthodes et aux outils, ce sont des choses que les bibliothèques ont intégré depuis un certain temps, tout de même. Et puis, l’information gratuite, les bibliothécaires sont bien placés pour savoir que ça n’existe pas : si les sommes dépensées annuellement pour les bases de données, les bouquets de revues ou de presse et les ouvrages sous droit ne suffisent pas, on peut aussi pour s’en convaincre se rappeler que Wikipedia vient de lever près de 7,5 millions de dollars pour son financement, par exemple, ou que Google n’a rien d’une entreprise philanthropique… Bref, nous avons encore du pain sur la planche…
[photo : pictr 30D]

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