Dans cet article d’Inside higher education, Steven Bell trouve que la biblioblogosphère est finalement bien consensuelle et polie, et qu’on est loin de l’espace de débat pourtant vendu par les tenants du 2.0. Pas de critiques, peu de discussions, sinon dans quelques commentaires – qui ont forcément moins d’audience que les posts -, une large part de recommendations de lecture de tel ou tel post « remarquable » : voilà à quoi se résume le monde des blogs de bibliothécaires, d’après l’auteur. Pas qu’il n’y ait pas de sujets à controverse : l’article du Library Journal dans lequel Michael Gorman affichait son peu d’estime pour les blogs et les bloggueurs a effectivement soulevé un tollé dans le microcosme bibliobloguesque. Mais personne n’a pris sa défense, ou tenté de présenter une position différente de celle des bloggueurs furibards. Pareil pour le concept de « bibliothèque 2.0 » : les quelques gentilles réserves qui ont été émises ont été vite supplantées par les défenseurs du phénomène, sans qu’il y ait de réel échange sur un sujet qui aurait largement mérité d’être un peu plus creusé. Bell pense que ce manque d’engagement général provient du complexe d’infériorité des SIB par rapport aux autres disciplines, entre autres.
Donc, contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’apathie bienveillante de la biblioblogosphère francophone n’est pas une exception… 😉
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