« J’ai du mal à croire que des bibliothécaire jeunesse aient du temps pour servir des usagers virtuels. Ceux qui ont du temps de libre ont toujours la possibilité d’aider des enfants dans le cadre de Big Brothers Big Sisters [une association d’aide à la petite enfance], d’aller faire la lecture dans l’école du coin, de choisir des livres pour le centre de détention juvénile, d’aller faire du bénévolat pour une bibliothèque scolaire en sous-effectif, de collecter de l’argent pour First Book [une association qui fournit des livres aux enfants de familles défavorisées], ou d’aller faire la lecture dans un foyer pour femmes. Toutes ces activités auraient un impact bien plus important sur l’alphabétisation. Elles pourraient même, en fait, changer la vie de ces gens, au lieu de ne fournir qu’un divertissement. »
Charlotte Glover, bibliothécaire de la Ketchikan Public Library (Alaska), à propos de Second Life.
Cet extrait de son courrier à la revue American Libraries est commenté par John Gehner sur la liste PUBLIB comme suit :
« L’an dernier, la pauvreté a augmenté dans 85% des comtés de l’Illinois. Je n’ai pas encore comparé avec les 49 autres états. Mais il est parfois décevant de penser que quelques uns des meilleurs professionnels de l’information consacrent leurs talents considérables aux habitants d’un monde virtuel basé sur les loisirs, plutôt qu’au monde réel, plein de millions de gens luttant pour une vie meilleure chaque jour.
Je suis reconnaissant à Jessamyn West et à d’autres de nous recentrer sur la réalité de la fracture numérique.
Dans ma bibliothèque, nous proposons un espace numérique et des connexions wi-fi. Les usagers qui peuvent se payer des portables apprécient les accès wi-fi illimités et les téléchargements rapides.
Les usagers qui ne peuvent pas se payer de portable sont limités à une heure d’accès internet par jour, avec 2 sessions supplémentaires de 15 minutes quand l’espace numérique n’est pas trop plein, et sont restreints pour la bande passante (qu’ils partagent simultanément avec le personnel et les autres usagers) quand il est surchargé.
Il y en a toujours pour insister sur le fait que ce n’est pas à nous de rectifier cette sorte d’inégalité, et arguer que n’importe qui peut obtenir ce qu’il ou elle veut en travaillant un peu plus, en y mettant du sien. Mais des preuves criantes suggèrent qu’il en va autrement. »
Lire l’intégralité du post.
[crédit photo : brewbooks]
dans la même veine, sur la fracture numérique et les bibliothèques publiques, Sabrina Pacifici signale sur son BeSpacific aujourd’hui http://www.bespacific.com/mt/archives/015954.html une information ALA (American Library Association) dont une des conclusions est que les « Public libraries are sole source of online employment and education information for millions of Americans » (les bibliothèques publiques sont les seuls points d’accès aux sources d’information en ligne en terme de recherche d’emploi et de formation pour des millions d’Américains)
C’est une évidence, que je crois être largement transposable en Europe, mutatis mutandis, mais ça va mieux en le disant, n’est-ce-pas ?
Oh ! C’était pour que je réagisse ? :p
Bon, fondamentalement, je ne suis pas d’accord. Tout simplement parce qu’on ne se place pas sur le même niveau. Je ne trouve pas logique d’opposer le temps passé sur Second Life et celui passé dans la « vraie vie ». Les missions demeurent les mêmes si les publics changent et les projets sont plutôt complémentaires à mes yeux.
Une opposition aussi strict n’a pas réel sens à mes yeux. Second Life est un outil comme tant d’autres et a d’autres vertus comme permettre une interaction plus forte entre les gens, augmenter la sociabilisation, lutter contre l’isolement qui sont autant de chevaux de bataille pour les gens qui luttent contre la paupérisation de la société.
Une lutte nécessaire, certainement prioritaire par rapport au projets de réalité et d’information virtuelle, mais une lutte qui ne saurait rendre cette dernière complètement caduque.
Dans la même veine je ne sais pas si tu as vu les « approximations » faites autour de la consommation électrique d’un habitant de second life (ça a l’air ancien mais j’ai découvert que récemment). Un avatar consommerait quant qu’un brésilien ! Les chiffres semblent assez flous mais c’est quand mm bluffant !