En janvier dernier, l’Université du Michigan, à l’origine du projet OAIster, passait la main à OCLC, qui s’est alors engagé à maintenir un accès libre à cet outil (qui moissonne les archives OAI du monde entier et en fait un outil de diffusion de premier ordre pour les contenus en libre accès). Or OCLC vient d’annoncer les prochaines étapes de la migration d’OAIster aux responsables d’archives ouvertes, dans un mél qui en a contrarié plus d’un : à partir d’octobre prochain, OAIster sera interrogeable soit depuis Firstsearch (une base de données payante d’OCLC), soit depuis Worldcat (l’équivalent du Sudoc pour l’ensemble des bibliothèques publiques, gratuit, piloté aussi par OCLC).
Ce qui soulève plusieurs problèmes :
– Les archives ouvertes fonctionnent généralement selon les principes de l’open access (pas de barrière économique, ni technique, ni juridique) : on comprend que les auteurs et/ou les responsables ne soient pas d’accord pour que leurs données soient exploitées dans le cadre d’un abonnement payant, ni soumises aux conditions d’utilisation des données (les « Terms and conditions ») proposées par OCLC.
– A priori seuls les clients de Firstsearch pourront interroger OAIster de façon isolée : pour les autres, les résultats seront noyés dans les notices de Worldcat (il ne sera pas possible de restreindre la recherche à OIAster uniquement) : ce n’est pas très propice à la valorisation des contenus récoltés via OAIster. Certes, OCLC n’est pas une association philanthropique, et il est logique qu’elle cherche à faire bénéficier d’un « service plus » ses abonnés, mais sur ce coup là je trouve qu’en terme d’image et de service rendu, EBSCO (une autre entreprise commerciale) s’en sort beaucoup mieux lorsqu’elle met à la disposition de tous des bases comme LISTA ou Teacher Reference Center ou GreenFile.
Les explications de Roy Tennant (qui travaille chez OCLC) : The Straight Dope on OAIster et Clarification on OCLC/OAIster Transfer.
[photo : feetwet]
Je te cite :
« Certes, OCLC n’est pas une association philanthropique, (…) EBSCO (une autre entreprise commerciale) (…) »
mais, je cite OCLC :
« OCLC Online Computer Library Center is a nonprofit, membership, computer library service and research organization dedicated to the public purposes of furthering access to the world’s information and reducing the rate of rise of library costs »http://www.oclc.org/us/en/about/default.htm
Je ne dirais pas qu’OCLC a une vocation philanthropique, mais cela n’en fait pas non plus une société commerciale.
C’est une organisation sans but lucratif, ce qui n’exclut ni des activités commerciales, ni une stratégie de conquête de marché, ni une politique tarifaire dictée par la position actuelle sur le marché ou contrainte par les nécessités d’investir aujourd’hui pour conquérir bientôt d’autres marchés (les musées, par exemple).
Finalement, qu’OCLC soit une société, une coopérative (un club, quoi, avec ses membres) voire une agence d’Etat n’est peut-être pas le facteur principal. Par contre, la propriété intellectuelle sur les données produites par la coopérative, ça oui, c’est important : http://www.oclc.org/us/en/news/releases/200948.htm
MCQJED
[ Bravo pour le titre ! ]