« – Si nous intégrons nos services et nos ressources documentaires dans une plateforme pédagogique, n’avons nous pas à répondre, dans une certaine mesure, aux questions sur cette plateforme ?
– Si nous formons les étudiants à « comment citer des références », n’est-il pas injuste de nous défiler quand il y a des questions sur le fonctionnement d’un traitement de textes pour créer une liste de références ?
– Si nous intervenons dans des cours d’informatique, ne devrions-nous pas être capables de régler le problème lorsqu’un ordinateur est en panne et qu’il empêche les étudiants de suivre lesdits cours ? »
Bref, Can we teach information literacy and not be tech support ?
Définitivement, non, à mon avis (vous vous en doutez).
Cela ne va pourtant pas de soi : cela veut dire accepter que notre périmètre de compétences s’est élargi – mais notre (auto)formation a-t-elle suivi ? – , et s’intéresser aux outils développés en dehors de la bibliothèque, voire en dehors de l’université – mais sommes-nous dans les bons circuits de communication ?
Je me demande parfois si les bibliothécaires ont la curiosité nécessaire pour maîtriser leur environnement technologique (et celui de leurs usagers) et – au moins – exister dans leur environnement institutionnel. Mais en général ça me passe assez vite 😉
[photo : quinn.anya]
Tu poses une question de fond : on ne peut s’abstraire « artificiellement » de son environnement. A quoi ça sert de savoir effectuer une recherche doc, si on n’a pas la maitrise des outils et de l’environnement matériel ? la question de la curiosité est cruciale et ne doit pas faire que passer :), si tu le souhaites, on peut te relancer régulièrement sur le sujet ?
@Marlène : j’aimerais qu’on n’accuse pas que les bibliothécaires eux-mêmes. A Jussieu, ma hiérarchie m’a laissé le temps nécessaire pour me former à Perl et XSL (cela s’est évidemment révélé rentable pour tout le monde ensuite).
Je suis sûr qu’il y a beaucoup d’endroits où les agents ont l’impression d’être en retard sur tout et où on ne leur laisse pas le temps (ce qui est une autre manière d’empêcher, voire d’interdire) de s’autoformer.
C’est aussi à chaque supérieur hiérarchique d’ouvrir les yeux sur la priorisation des tâches et l’importance de ces compétences nouvelles, qui peuvent ne pas sembler en lien direct avec la fiche de poste.
Même constat concernant le C2i: tant que les bibliothécaires se borneront à inscrire leur formation dans le module B2 (ce qui, dans le référentiel, concerne la recherche de l’information), on continuera à passer pour des rigolos.
Il faudrait être présent à tous les niveaux du C2i (pour ne prendre que cet exemple-là), donc aussi, entre autres, en bureautique.