Archive pour juillet 2009

Le marché du mardi, n°33

DOC ELEC
– Des éditeurs, sans doute inspirés par les recommandations de l’ICOLC de janvier dernier, ont décidé de geler leurs tarifs pour 2010. La Medical Library Association en recense déjà une quarantaine. Côté Elsevier, on annonce qu’on va « modérer les changements de prix : le coût de certaines revues va baisser, et celui d’autres va augmenter »…
– Lire les conditions de respect de la vie privée (vous savez, ces lignes écrites en tout petit à la fin des contrats), peu de gens le font, et pourtant, il y a beaucoup à en apprendre, selon le rapport du Common Data project, qui a examiné à la loupe les conditions de 15 services numériques grand public.
– Après le tutoriel Découverte et les conventions collectives, c’est sur l’utilisation des codes que Legifrance propose une aide dédiée (en pdf).
– Des tutoriels et démos à consulter avant d’aller en cours de chimie, c’est ce que propose le département de chimie de l’Université d’Alberta.
– Peter Jacso a mis à jour ses critiques de Scopus et Web of Science, et le Charleston Advisor propose un comparatif des 2 bases.
– Faire des liens vers des notices Ebsco (pour les twitter par exemple), c’est possible, nous dit le support technique. Un grand nombre de plateformes est proposé. Et j’ai testé, ça marche !

OA & AO
– L’agence de presse Reuters a mis en ligne son Manuel de journalisme : guide de rédaction et code de bonne conduite à la fois, un must-read des journalistes en herbe. Et c’est en libre accès ; d’autres professions pourraient s’en inspirer.
Discovered est un moteur de recherche dans les ressources pédagogiques sous licence CC. C’est cclearn, la division éducative de Creative Commons, qui pilote ce projet.

NUMERISATION
– Le partage de photos du domaine public, ça marche vraiment bien : c’est ce qui ressort de l’évaluation faite par les Archives Nationales des Pays-Bas de leur participation au projet Flickr Commons. Plus de 2000 commentaires, près de 7000 tags, 1 million de consultations pour 771 photos… et tout ça en seulement 6 mois !
– Suivant l’exemple des bibliothèques partenaires du projet Flickr Commons, l’Université du Michigan va numériser et mettre en ligne son fonds de manuscrits sur l’Islam (plus de 1200 documents) sur une plateforme collaborative de type blog ou wiki. L’idée, c’est de permettre aux chercheurs et spécialistes du monde entier de poster leurs commentaires, avis et indications pour identifier les manuscrits et les traiter correctement lors du catalogage.
– Dans le même ordre d’idée, la mise en ligne sur Flickr de cette photo aurait permis d’identifier le personnage qui figure dessus comme Phinéas Gage, un patient bien connu des étudiants en neuroscience (les propriétaires de la photo lui consacrent un site).
– On ne sait pas s’ils ont été numérisés, mais si ce n’est pas le cas, c’est dommage : le blog Missingmaterials recense les documents perdus ou volés dans les bibliothèques ou les services d’archives.

BIBLIO LIFE
– Des bibliothécaires du Texas s’exposent sur ce calendrier des bibliothécaires tatouées (20$)
– Le BBF change de rédac’ chef, ça promet 😉

[Photos : National Aarchiev, NYPL]

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Nexus

102849109_bbed800944_m.jpg« Les bibliothèques, c’est l’information. Ce que l’on trouve aussi chez Google.

Les bibliothèques, c’est la lecture. Ce que l’on trouve aussi chez Barnes & Noble.

Les bibliothèques, c’est la culture. Ce que l’on trouve aussi dans les musées.

Les bibliothèques, c’est la convivialité. Ce que l’on trouve aussi chez Starbucks.

Mais seules les bibliothèques se positionnent comme l’interconnexion (« the nexus ») de ces 4 besoins. »

C’est pourquoi Peter Persic, Directeur du marketing et des relations publiques pour la Bibliothèque publique de Los Angeles, lors de son intervention à l’ALA, encourage les bibliothécaires à « promouvoir le nexus ». Vu sur OPL Plus, qui le tenait de The M word – Marketing libraries.

[photo : Gwen’s river city images]

Résultats de l’enquête du CREST

3694137894_c359cae3d9_m.jpgLe Comité de la Recherche Scientifique et Technique (CREST) a été chargé par la Commission Européenne d’enquêter auprès des membres de l’UE sur l’accès à l’Information Scientifique et Technique à l’ère numérique. Les résultats de l’enquête mettent en lumière les éléments suivants :

1) Malgré une augmentation des initiatives menées par les universités, les bibliothèques et les organismes financeurs, très peu de stratégies nationales ont émergé sur les problématiques d’accès, de diffusion et de conservation de l’IST. D’où une grande méconnaissance des possibilités d’auto-archivage par les chercheurs, un investissement minime desdits chercheurs dans la diffusion (qui ne représente qu’entre 1 et 10% de l’activité de recherche), des taux de TVA pénalisants dans certains pays (elle est toutefois remboursée aux bibliothèques

2) De nombreuses déclarations, prises de positions et initiatives nationales et multi-nationales existent, mais il n’y a toujours pas de politiques nationales claires et fortes sur les questions liées à l’IST, notamment sur l’Open Access.

3) Dans la plupart des pays les questions d’archivage pérenne se sont focalisées sur le patrimoine culturel, et pas suffisamment sur le patrimoine scientifique, d’où une faible sensibilisation des chercheurs aux enjeux de la conservation de leurs travaux sur le long terme.

Le comité préconise :

La mise en place de stratégies nationales claires et cohérentes pour l’accès et la diffusion de l’IST, qui faciliteraient une coordination européenne. Elles devraient prendre en compte les questions d’Open Access, de copyright, de diffusion des résultats de la recherche, de TVA sur l’électronique, d’archives ouvertes et d’interopérabilité.

L’amélioration de la coordination des politiques d’accès et de diffusion, afin de traiter des points tels que l’Open Access, les négociations avec les acteurs commerciaux de l’édition (plus de transparence sur les « big deals » et des clauses favorisant le libre accès), l’interopérabilité des archives ouvertes.

L’extension des stratégies de conservation nationales existantes au domaine spécifique de l’IST, qui passe par une nécessaire prise de conscience des chercheurs.

[photo : Stephan Geyer]

Lextenso, chapeau !

3723898102_a371dcb38d_m.jpgDans l’épisode précédent, je me lamentais sur la piètre qualité de service de la base juridique Lextenso, qui ne communiquait pas avec ses usagers, ne demandait pas leur avis aux bibliothèques et proposait des fonctions inaccessibles aux usagers desdites bibliothèques. Bien m’en a pris : quelques jours et un passage sur la liste Juriconnexion plus tard, j’ai été contactée par Jean-Philippe Pinsar, directeur de la production chez Lextenso, qui a pris le temps de répondre à mes objections et demandes d’explications, rapportées ici :

  • JPP : Il est possible de créer des dossiers dans lesquels on peut classer les documents, avec une identification par adresse email individuelle, donc y compris pour les bibliothèques (hé oui nous pensons aussi à vous et aux étudiants)

MD : Excellente nouvelle ! Mais comment y accède-t-on ? Nous sommes plusieurs à avoir cherché, sans succès, la façon de se créer un compte. Et l’aide ne nous a pas été d’un grand secours. Je suis preneuse d’un mode d’emploi ou d’instructions, ça me permettra d’expliquer la démarche aux étudiants.

JPP : Pour définir un compte personnel (y compris donc pour les institutions en reconnaissance d’adresse IP), il faut cliquer sur « sauvegarder votre personnalisation » (même si l’on a effectué aucune personnalisation), et renseigner son adresse email ; par la suite, en renseignant cette adresse email, vous récupérerez la personnalisation de l’interface, mais aussi les dossiers et requêtes préenregistrées et donc la gestion de ces derniers. Nous avons conscience de l’ergonomie imparfaite de ce système que nous viendrons corriger dans les prochaines semaines.

  • JPP : On peut enregistrer les documents sur le support de votre choix (certes en passant par la fonction « imprimer », pas celle du navigateur)

MD : Tiens, c’est vrai, mais dans ce cas, pourquoi ne pas appeler la fonction « enregistrer ou imprimer » ? N’ayant vu qu’une fonction « imprimer », je ne suis même pas allée voir plus loin…

JPP : Pour ce qui est de l’appellation de la fonction « enregistrer / imprimer », nous prenons bonne note de votre suggestion et y donnerons la suite utile.

  • JPP : On peut en outre faire un lien très facilement vers le document en question et copier ce lien où bon vous semble d’ailleurs (la permanence des URL n’est pas si fréquente)

MD : J’ai vu ça après coup, voilà une valeur ajoutée hautement appréciable.

  • JPP : Il est par ailleurs injuste de dire que nous ne consultons pas les bibliothèques, vous devez savoir que nous sommes notamment en discussion avec Couperin et que la mise en place de Shibboleth est programmée pour le second semestre de cette année, en étroite collaboration avec Couperin …
MD : Non, je ne le savais pas : qui me l’aurait dit ? Couperin ne nous communique les infos que lorsque les négociations sont terminées. [ou en tout cas suffisamment avancées]

JPP : Concernant Shibboleth, nous attendons un feu vert de Couperin ; nous avons demandé à ce que l’on nous désigne une université « pilote » pour mettre en place le procédé […] – quand on nous pose la question, nous répondons bien volontiers, mais nous n’allons pas claironner que nous sommes prêts sur ce sujet tant que nous ne le sommes pas. Nous faire le procès d’ignorer les demandes en la matière est cependant injuste.

  • JPP : Pour la modification d’URL et les configurations réseau de nos clients, notamment des bibliothèques, il y a tant de cas de figure qu’il nous est impossible de tout prévoir.

MD : D’où l’intérêt de communiquer en amont avec nous, afin que nous puissions repérer les problèmes éventuels et vous les faire remonter rapidement… Je sais que vous n’avez pas les moyens de vos concurrents, mais dans ce cas un simple mél anonçant le changement de plateforme et récapitulant les nouvelles fonctionnalités aurait suffit.

JPP : Enfin, je précise qu’à plusieurs reprises, la lettre de diffusion de Lextenso mentionnait le changement prochain d’interface.

Et ma conclusion : « J’apprécie le fait que vous ayez pris le temps d’apporter des réponses aux inconvénients que je soulevais dans mon billet : je m’aperçois qu’en fait vous avez fait évoluer votre plateforme dans le bon sens, et que certains des reproches que l’on pouvait adresser à l’ancienne version sont corrigées dans celle-ci. Visiblement de simples modifications de terminologie (plus de clarté dans vos intitulés : mettez un lien clair vers « créer un compte », changez « Imprimer » en ‘Imprimer ou enregistrer ») suffiraient à améliorer grandement l’ergonomie de la plateforme pour l’utilisateur final. Merci d’avoir échangé sur le sujet, l’ouverture que montre ainsi Lextenso envers ses clients est fort agréable face à l’autisme de certains de ses compétiteurs. »

[photo : francis bourgouin]

Une question d’attitude

3607353410_0991c69dcd.jpg« Toutes ces courbettes et toute cette diplomatie, ça a l’air horrible »
« Je ne suis pas devenu bibliothécaire pour passer mes journées sur excel »
« Je ne voudrais jamais faire de management »
« Je ne pourrai jamais faire ce que tu fais »
« Je ne voudrais jamais d’un travail tel que le tien »
« N’oublie pas d’où tu viens »
« Tu es sûre de vouloir ce boulot ? »
« Est-ce qu’au moins tu aimes le boulot que tu fais ? »

Nous avons un problème d’attitude dans la profession. Regardez les commentaires ci-dessus. Je les ai tous entendus au moins une fois au cours des 6 dernières semaines. […] Ils proviennent presque tous de professionnels de bibliothèques qui grimacent dès que l’on parle de management. Alors voici mes réponses à ça :
« Toutes ces courbettes et toute cette diplomatie, ça a l’air horrible » : En fait, ça a surtout l’air d’être ce qu’il faut faire pour être sûr d’avoir le soutien nécessaire pour pouvoir fonctionner. Chaque fois que je souris ou que je serre la main d’un administrateur, que j’aide à résoudre un problème pour un autre service, ou que je donne une information pour quelqu’un en dehors de la bibliothèque, je montre notre bonne volonté dans les relations [avec nos partenaires]. Et un jour vous aurez besoin de moi pour [leur] rappeler cette bonne volonté, et faire en sorte qu’un projet de la bibliothèque avance. Alors ce n’est pas horrible. C’est nécessaire. Et puis, être gentille et serviable ? C’est gratifiant pour le genre de personne que je veux être.
« Je ne suis pas devenu bibliothécaire pour passer mes journées sur excel » : Vous savez quoi ? Moi si. J’aime les données. J’adore l’information. J’aime la manipuler et l’étudier et lui faire dire ce que je dois savoir. Excel et moi, on est potes. Et s’il n’y avait personne pour passer des jours entiers à naviguer dans Excel, vous n’auriez pas une bonne analyse, juste et précise, de l’information disponible dans votre bibliothèque. Alors ne dénigrez pas cela : j’aime ça, et tant mieux pour vous si j’aime ça, et le fait que ça me plaît ne me rend pas moins bibliothécaire que vous pour autant.
« Je ne voudrais jamais faire de management » : Et bien moi oui. Et j’en fais. Et vous avez de la chance que quelqu’un en fasse, parce que ce bateau ne navigue pas tout seul. Besoin de quelqu’un pour trancher quand 2 collègues ne sont pas d’accord ? C’est du management. Besoin de quelqu’un pour répartir les financements équitablement ? C’est du management. Besoin de quelqu’un pour défendre la bibliothèque ? Management. Besoin de quelqu’un pour décider des recrutements ? Management. Il faut bien que quelqu’un le fasse.
« Je ne pourrai jamais faire ce que tu fais » : Dans la plupart des cas, bien sûr, vous pourriez. C’est juste que vous ne voulez pas.
« Je ne voudrais jamais d’un travail tel que le tien » : Bon là c’est sans doute vrai. Mais avez-vous besoin de le dire sur ce ton ? Parce que, comme je l’ai dit, j’ai voulu ce poste, alors en parler de façon si méprisante, c’est vraiment vexant, voyez-vous ?
« N’oublie pas d’où tu viens » : <les bras m’en tombent> Pensez-vous que j’aie si peu de personnalité que, quand j’enfile mon Grand Manteau De Manager (Pas Si) Bien Payé, je puisse oublier que je suis bibliothécaire ? Ou que je n’aie plus de patron, ni de comptes à rendre à personne, ou que je me fiche des conséquences de mes actions ? […]
« Tu es sûre de vouloir ce boulot ? » : … Oui ? J’ai mis beaucoup de temps et d’investissement pour la candidature, j’ai travaillé dur pour assurer au téléphone et lors des 2 jours d’entretiens, j’ai négocié mon salaire, et après tout ça, je n’aurais pas signé le contrat si je n’avais pas voulu ce poste. Vraiment. Je savais ce qui m’attendait, et j’y ai pensé longuement. Je veux réussir, et je n’aurai pas pris ce job si je ne pensais pas que je pouvais y arriver – et surement pas si je n’avais pas voulu y arriver.
« Est-ce qu’au moins tu aimes le boulot que tu fais ? » : Oui, oui et encore oui.
J’aime savoir que toutes mes actions au quotidien vont en soutien au travail des bibliothèques. J’aime savoir que mes décisions comptent. J’aime savoir que j’aide les gens. J’aime savoir que mon temps est utile, et passé à des tâches utiles. J’aime organiser. J’aime planifier. J’aime développer des stratégies et voir ce qu’elles donnent. J’aime me faire des amis et cultiver mes relations. J’aime penser à des problèmes complexes. J’aime interagir avec des personnes ayant des compétences et des intérêts très différents des miens.
Je dois faire toutes ces choses en tant que Directrice des bibliothèques. Alors oui, j’aime mon boulot. J’en suis ravie.
Et je suis vraiment désolée que tant de gens aient eu de mauvais managers, des patrons mesquins, des gestionnaires inconscients, mais il faut vraiment dépasser ça. Nous avons, en tant que profession, un mauvais état d’esprit en ce qui concerne le management, or nous avons besoin de managers. Votre chef va partir à la retraite – qui va prendre ce rôle ? Il vaudrait mieux pour vous que ce ne soit pas une de ces personnes qui ont passé leur carrière à rabaisser les managers… Et si c’est une personne qui a été constamment dénigrée parce qu’elle voulait avoir une fonction de management, je parierai ma paire de Fluevog que vous serez soulagés quand vous réaliserez qu’elle vaut mieux que ce que vous auriez pensé. »
An attitude problem, par Jenica Rogers-Urbanek, moins de 30 ans, Directrice des bibliothèques de la State University of New York at Potsdam depuis le 1er juillet 2009, sur son blog Attempting elegance.

JSTOR, trop fort

2632797541_89cafc568b_m.jpgJSTOR est une organisation a but non lucratif dont la principale mission consiste en la numérisation rétrospective d’articles de revues scientifiques, et ce à des fins de conservation et de consultation. Près de 1200 revues, issues de plus de 600 éditeurs, font partie de ce projet. Les articles sont organisés et commercialisés sous la forme de collections thématiques définies ; le modèle tarifaire s’appuie sur un droit d’entrée (qui couvre les frais de numérisation) la première année, auquel s’ajoute ensuite un abonnement annuel (il existe également des abonnements pour les anciens élèves, les « alumni »). Plus de 5500 établissements sont abonnés à une ou plusieurs collections. Cette ressource a pris assez tôt le virage 2.0 ; en effet, elle est présente sur Facebook [page officielle (+ de 38 000 fans), appli de recherche, plus d’une trentaine de groupes, dont JSTOR lovers, I heart JSTOR (+ de 500 membres), I love JSTOR, JSTOR saved my ass, JSTOR appreciation…], sur Twitter, sur YouTube. Côté fonctionnalités, une recherche à facettes est annoncée pour le mois de juillet…

Cette démarche ouverte se poursuit avec JSTOR Showcase, véritable vitrine des projets en cours autour des données et des fonctionnalités de la base, dans laquelle on trouve notamment
Data for Research
: il s’agit d’un outil d’analyse visuelle des résultats des recherches faites sur le corpus de la base. Représentations graphiques, nuages de mots, analyse des citations… Je trouve que ça illustre bien l’idée de faire plus travailler les données (« make the data work harder ») à notre disposition. Il y a aussi une carte animée des usages, la présentation d’un projet d’outil d’annotation collaborative et celle d’un projet de conservation des catalogues de vente.

J’en déduis que les bases de données figées, aux fonctionnalités basiques, non évolutives, ne sont pas une fatalité.

[photo : cosmonautirussi]

Paper is over

108977189_13521d853e_m.jpgL’American Chemical Society, LA société savante de référence dans le domaine de la chimie, productrice d’une trentaine de revues spécialisées et de la base incontournable Chemical Abstracts, a laissé filtrer l’info : à partir de 2010, elle abandonne la diffusion au format papier de la presque totalité de ses revues. Les quelques revues maintenues (dont la revue phare Journal of the Americal Chemical Society) vont être reformatées pour coûter encore moins cher – à produire et à distribuer, s’entend ;-). Cette décision, motivée par la demande des utilisateurs par de l’électronique, accessible partout et tout le temps, est conforme à la logique suivie par la société, qui s’était illustrée il y a quelques mois en étant la première à baser son modèle tarifaire sur les statistiques de consultation des revues – conduisant quelques universités, dont la mienne, à arrêter leur abonnement. Paradoxe : plus on consulte, plus c’est cher – que faire ? Instaurer des quotas ? Favoriser le pay-per-view pour sensibiliser chercheurs et labos aux coûts ? Ce serait peut-être un bon moyen de les amener à regarder ailleurs – du côté de l’Open Access par exemple…

[photo : spike55151]

Le marché du mardi, n°32

3678672657_545cb2aac9_m.jpgE-BOOKS STUFF

– Si les chiffres de vente du Kindle sont toujours plus ou moins source de controverse, ce n’est pas le cas du nombre de bibliothèques qui prêtent des Kindle à leurs usagers : presqu’une vingtaine, selon la liste bien fournie que propose Ireaderreview.

Search User Interfaces est un e-book mis en libre accès par son auteur, professeur à la School of Information de Berkeley, avec l’accord de son éditeur, Cambridge University Press. Un exemplaire papier sera disponible à la vente à la rentrée. Un blog l’accompagne, prévu pour recevoir les commentaires des lecteurs sur le livre. Bonne initiative, trop rare dans le domaine des sciences de l’info.

– Retour de la World e-book Fair, du 4 juillet au 4 août : plus de 2,5 millions de livres électroniques en libre accès, provenant de l’Internet Archive, du Projet Gutenberg mais aussi de la World Public Library (normalement en accès payant).

MOBILE STUFF

– Des images libres de droit pour iPhone et iPod, c’est ce que proposent les bibliothèques de la Duke University sur la page Duke Mobile : environ 32000 images ont été traitées pour une consultation sur mobile. Elles s’ajoutent aux autres services de l’université déjà adaptés pour ce type de consultation : catalogue des cours, résultats sportifs, événements, vidéos…

– Calculer un taux de cholesterol ou des mesures optométriques ? Il y a une application pour ça, en tout cas pour les étudiants du Medical College of Georgia, qui propose une suite d’applis médicales pour iPhone. Pas encore de lien avec les outils de leur bibliothèque, cependant.

3678689367_8a19d0074b_m.jpgVIDEO STUFF

– Il devrait être possible d’ici quelques mois d’ajouter aux articles de Wikipedia des séquences vidéo. Elles seraient dans un premier temps puisées dans des bases existantes de vidéos du domaine public : Internet Archive, Wikimedia Commons et Metavid (qui héberge des discours et auditions du Congrès américain), et pourraient être tagguées et annotées. Les vidéos devront être bâties sur des formats ouverts. Dans un deuxième temps, la recherche serait étendue à d’autres sources suivant les mêmes principes d’ouverture, dans l’optique d’inciter les gens désireux d’augmenter leur visibilité à déposer leurs vidéos dans le domaine public.

– Les archives des Etats-Unis ont ouvert début juin leur chaîne sur YouTube, déjà 21 vidéos sont disponibles.

– La bibliothèque du Congrès est sur iTunes U : plus de 130 vidéos et de 40 podcasts, ainsi que, bizarrement, les supports des formations au catalogage, les Catalogers’ Learning Workshops – je dis bizarrement parce que les documents sont en pdf, ce qui n’est pas ce que l’on trouve sur iTunes habituellement.

[photos : twiga269]


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